Article de Érick Deschênes. Le Journal de Lévis.
Après deux ans d’étude où les rebondissements ont été nombreux, la Ville de Lévis se retire du projet d’implantation d’un Service rapide par bus (SRB) entre les deux rives. Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, en a fait l’annonce en fin d’après-midi entouré des membres du conseil municipal.
« Le conseil municipal s’est réuni en comité plénier spécial (cet après-midi) et, effectivement, nous avons pris une décision. Nous nous retirons du projet du SRB. C’est unanimement que les membres du conseil en ont décidé », a d’emblée déclaré le premier magistrat lors d’un point de presse à l’hôtel de ville.
Pour justifier cette décision, Gilles Lehouillier a principalement invoqué deux raisons.
D’abord, après avoir étudié les scénarios de plus en plus étoffés présentés depuis le début de l’année, son administration a jugé que les gains en termes de coûts/bénéfices n’étaient pas au rendez-vous pour Lévis.De plus, le conseil municipal ne sentait pas une forte adhésion de la population lévisienne, autant en tant que contribuable municipale ou en tant que contribuable provinciale et fédérale, pour ce projet de transport collectif.
« Selon les études qu’on a eus, on améliore notre performance (d’utilisation du transport collectif) de 2 %. Est-ce que ça vaut la peine d’investir 660 M$ (scénario le plus important) pour aller chercher 2 %? Je pense que poser la question, c’est y répondre. On est obligé de dire qu’à ce prix-là et avec le pourcentage d’augmentation (prévu), c’est beaucoup trop cher. (…) Dans chacun de nos quartiers, l’acceptabilité sociale pour le projet, elle n’est pas là », a expliqué le maire tout en se défendant de faire un calcul électoraliste en se retirant du projet.
Des solutions « mieux adaptées et plus efficaces »
Estimant une nouvelle fois qu’il ne faut pas mettre en contradiction l’automobile avec l’autobus pour décongestionner Lévis, Gilles Lehouillier a rappelé que la solution au problème passe par l’aménagement d’un troisième lien interrives, des améliorations sur les axes routiers existants et une bonification du transport collectif. À ce chapitre, le maire a affirmé à plusieurs reprises que des parcours de la Société de transport de Lévis pourraient être connectés au SRB qui serait construit à Québec.Pour préparer un plan au gouvernement du Québec qui misera sur ces trois volets, le maire a profité du comité plénier spécial pour créer un comité composé d’élus et de fonctionnaires municipaux ou paramunicipaux.
Le plan reprendra des demandes d’infrastructures routières désirées par l’administration Lehouillier, comme la reconfiguration de la route 116 à Saint-Nicolas, et prévoira un réseau de transport collectif qui « alliera agilité et efficacité, à l’intérieur de la capacité de payer des contribuables ».
« On va faire très bientôt des recommandations au gouvernement du Québec qui vont être tout aussi efficaces et qui vont nous permettre d’obtenir d’excellents résultats avec des coûts beaucoup moins élevés que ceux prévus pour un SRB. (…) La population veut qu’on ait un projet beaucoup moins onéreux et pour lequel on va obtenir des gains. Les gens sont pour l’amélioration du transport en commun, mais pas à n’importe quel prix », a analysé M. Lehouillier.