Source: Le peuple Lévis
Il manquait un pan majeur à notre récent dossier portant sur l’histoire sans fin d’un troisième lien entre Lévis et Québec. C’est la période où la Jeune chambre de Lévis-Lauzon a lancé, en 1968, une campagne tous azimuts pour obtenir la construction d’un tunnel, pont-tunnel ou pont entre Lévis et Québec.
À la suite de la lecture de notre édition du 27 novembre dernier, Claude Fortin a informé le Peuple qu’il avait conservé de nombreux documents de presse au sujet de cette campagne menée par la Jeune Chambre de Lévis-Lauzon. En fait, il en était à l’époque le président.
Dès novembre 1967, La Tribune de Lévis annonçait que la Jeune chambre allait former un comité en vue de faire pression auprès du gouvernement pour « le hâter à apporter une solution rapide aux problèmes de communications entre les deux rives ».
Ce comité allait bientôt se trouver des alliés auprès des maires Vincent F. Chagnon de Lévis et Gilles Lamontagne de Québec ainsi que de l’ancien premier ministre libéral du Québec, Jean Lesage retourné dans l’opposition.
Quels problèmes ?
De quels problèmes s’agissait-il alors? Le pont Laporte était en construction pendant que celui de Québec ne suffisait plus à la tâche. À cette époque, c’était une compagnie privée qui exploitait le service de traversiers et ses navires, apparemment à bout souffle, n’étaient pas toujours fidèles au rendez-vous, comme le déclarait M. Fortin à un journaliste.
« Aujourd’hui, affirmait-il, la circulation sur le pont [de Québec] est au ralenti quatre soirs sur cinq. Le vendredi, il faut perdre de 60 à 90 minutes pour rentrer chez soi. Le problème n’est pas différent quand on prend le traversier. En hiver, soit que l’on parte à la dérive, que les départs sont retardés ou bien que le bateau ne peut accoster. »
Quant au maire Chagnon, il revendiquait un réseau de traversiers modernes. « Les communications actuelles sont inacceptables, intolérables, absurdes, déclarait-il, en ce siècle de technique moderne. »
Une liaison à l’est
Jean Lesage rappelait, pour sa part, l’existence d’études entreprises sous son gouvernement pour régler le problème à l’est en établissant une liaison à partir de Beauport jusqu’à Sainte-Pétronile [Île d’Orléans] pour rejoindre un tunnel qui aboutirait éventuellement à Lauzon.
Gilles Lamontagne, maire de Québec, faisait remarquer que dans la région de Montréal, on avait réalisé, sur une période de six ans, un projet routier avoisinant le milliard de dollars « dont la rapidité et la facilité d’exécution pour ce qui est du pont-tunnel Hippolyte-Lafontaine en avaient surpris plusieurs », devait-il dire.
La campagne de la Jeune chambre de Lévis-Lauzon dont le slogan était « Québec et Lévis… communications d’abord », aura fait beaucoup de bruit et sera sans doute tombée momentanément dans l’oubli lors de l’ouverture du pont Laporte, en 1970.