Article de Marie-Christine Patry. Le Journal de Lévis.
Quelques résidents du secteur des Constellations à Saint-Jean-Chrysostome se sentent lésés par le projet de règlement de la Ville de Lévis, visant à restreindre les constructions dans le secteur aux prises avec des problèmes de mouvements des sols.
Ils étaient une dizaine à la salle du conseil des Chutes-Chaudière pour l’assemblée publique de consultation du règlement limitant les constructions, ouvrages, travaux et équipement dans le secteur des Constellations, de façon à ne pas aggraver le problème d’affaissement des sols à cet endroit.
Rappelons que plusieurs citoyens du quartier de quelque 300 résidences ont vu, au cours des dernières années, leur maison s’enfoncer de plusieurs pouces dans le sol. Une étude dévoilée par la Ville de Lévis le 14 juin dernier avait permis de constater que la situation était plus inquiétante que ce qu’ils croyaient. Une autre étude a été commandée par la Ville afin de connaître plus précisément les zones à risque.
Pour éviter que les problèmes de tassement des sols ne s’amplifient dans le secteur, la Ville a adopté ce projet de règlement le 5 juillet dernier et tenait une assemblée publique de consultation le 3 août, préalable à l’adoption du second projet de règlement et du règlement final.
Les citoyens qui ont fait part de leurs commentaires semblaient assez mécontents d’un tel règlement, qui leur causerait une « perte de jouissance de leur terrain ». En effet, tant que le règlement sera en vigueur, soit aussi longtemps que la situation demeurera problématique, explique le président de l’arrondissement des Chutes-de-la-Chaudière Est Jean-Luc Daigle, la construction ou l’agrandissement d’un bâtiment principal, d’un garage privé isolé, d’un cabanon ou l’installation d’une piscine ou d’un spa seront interdits. Les travaux de remblai également, de même que la plantation de certaines essences d’arbres, qui ont tendance à puiser l’eau des terrains.
Toutefois, si le propriétaire fournit à la Ville de Lévis une étude géotechnique qui certifie que la composition du sol permet de soutenir le poids demandé, un permis pourra être délivré. Ce fut un autre point qui souleva la colère des gens présents, qui ne souhaitent pas défrayer les coûts d’une telle étude. « Si je veux me construire un garage de 5000$ et qu’une étude de terrain m’en coûte 4 000 $ ou 5 000$ de plus et qu’en plus je dois mettre des pieux de 20 000$, je devrais débourser pas loin de 30 000$ pour mon garage », déplore un résident du secteur des Constellations. D’autres s’inquiètent également que la situation demeure la même pendant très longtemps et qu’ils ne puissent rien faire sur leur terrain pendant tout ce temps.
Un autre aimerait également que le règlement tienne compte de la différence entre les maisons pieutées et celles qui ne le sont pas. « J’étais prêt à payer 20 000$ de plus pour installer un garage pieuté et on a refusé. Je ne vois pas pourquoi ces trucs s’appliquent à moi », s’est exclamé un résident dont la maison a également été construite sur pieux.
Les conseillers présents ont pris bonnes notes de leurs commentaires et ont rappelé que le règlement ne visait pas à contraindre les résidents du secteur, mais plutôt à s’assurer que la situation ne s’aggrave pas.
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