Source: Le Soleil
La Ville de Québec a beau multiplier les entraves pour ralentir la circulation, les automobilistes continuent à rouler «comme sur des pistes de course» dans les quartiers à la tête des ponts. Excédé, le maire Régis Labeaume montre du doigt les travailleurs venus de la Rive-Sud et prévient qu’il compte frapper là où ça fait mal : leur portefeuille.
S’il refusait la semaine dernière de parler des problèmes de circulation, après une semaine de campagne, Régis Labeaume a tenu hier à rassurer les nombreux citoyens inquiets de la situation. « Je veux juste dire aux conducteurs que plusieurs d’entre eux sont totalement irresponsables. Ils vont nous forcer bientôt à prendre des mesures drastiques », a-t-il déclaré en marge d’une conférence de presse hier.
Le maire s’est surtout indigné de la vitesse de certains automobilistes dans les quartiers résidentiels à la tête des ponts. « Tous ceux et celles qui travaillent à Québec et vivent sur la Rive-Sud, c’est ceux avec qui on a le plus de problèmes. Je comprends que le pont et le traversier sont engorgés, mais ce n’est pas une raison pour se chercher une trail à travers les quartiers Saint-Yves et Saint-Louis-de-France [au sud du boulevard Laurier] et de conduire beaucoup trop vite », a-t-il lancé. Ces automobilistes représentent un danger pour les jeunes familles, enfants et personnes âgées vivant dans ces secteurs, a-t-il ajouté.
M. Labeaume refuse toujours de se prononcer sur les mesures précises à adopter pour freiner la circulation. Il dit toujours attendre la publication en novembre du rapport de la Table québécoise sur la sécurité routière, présidée par Jean-Marie De Koninck. Mais déjà, le maire se montre déterminé à mettre les policiers et leurs contraventions à contribution.
« Ceux et celles qui exagèrent, qui sont irresponsables. On va bientôt mettre des mesures drastiques. On va être répressifs parce que beaucoup de gens sont très dangereux.» Et d’ajouter que «s’ils continuent, ils vont payer cher et on va prendre les moyens que ça leur coûte cher ».
Voilà, la Ville de Québec a multiplié depuis juin les obstacles dans les rues des quartiers au sud du boulevard Laurier afin de freiner la circulation. Mais ces mesures ont rapidement démontré leurs limites, constate le maire. «On est rendu qu’on bloque des rues, on fait des détours, mais c’est comme l’eau qui finit par se trouver un chemin ailleurs», de déplorer M. Labeaume.
En fait, les obstacles mis dans les rues des quartiers Saint-Yves et Saint-Louis-de-France depuis juin ont simplement déplacé le problème plus au sud.
S’il refuse de se prononcer sur des mesures précises, Régis Labeaume a semblé ouvrir la porte à une réduction de la vitesse dans les rues résidentielles, comme le suggèrent le Renouveau municipal et plusieurs indépendants. « Je trouve ça tellement inutile de rouler à 70 km/h dans un quartier où tu peux te rendre à 40 km/h », a-t-il laissé tomber.
Le maire dit mal comprendre le comportement des automobilistes roulant à grande vitesse dans les rues résidentielles, un problème qui ne se limite pas à Sainte-Foy-Sillery, reconnaît-il. « Des fois, je me demande c’est quoi la différence dans la vie entre arriver 10 minutes plus tôt ou plus tard. Et tout ça en mettant des vies en danger. Je dis tout ça et je pèse mes mots : on met des vies en danger dans les quartiers entourant les ponts. »
Article de Pierre-André Normandin. Reproduit avec autorisation.