Source : Journal de Lévis
Plusieurs arbres qui ont racines dans le cap faisant face au fleuve Saint-Laurent, au bas de la rue Saint-Jean, dans le secteur Vieux-Lévis, pourraient bien avoir été victimes de coupes illégales.
En effet, c’est après avoir été informé par un citoyen, inquiet de l’état dans lequel étaient depuis peu les arbres situés dans le cap près de l’escalier rouge, que le Journal de Lévis a pu se rendre sur place afin de constater les dommages.
Alors que l’interdit la réglementation municipale, de nombreux arbres y ont été abattus, visiblement en utilisant une méthode qui n’a rien de professionnelle. Les photos en disent long: empilage d’arbres matures, coupe amateur : une vue sur le fleuve bien dégagée.
Il n’a fallu que quelques instants pour qu’un individu résidant à proximité de l’endroit ne se pointe le nez avant de demander qui était celui qui photographiait « son » cap. Informé du métier de journaliste de l’auteur de ces lignes puis questionné à savoir s’il s’agissait véritablement de « son » cap, l’individu n’a pas daigné répondre. Y’a-t-il eu demande ou attribution de permis pour l’abattage d’arbres dans ce secteur ? Celui-ci s’est contenté de déclarer « Vous êtes journaliste, faites votre enquête. »
Invité le lendemain à constater l’abattage, le conseiller du quartier, Simon Théberge, n’a pas hésité de qualifier la situation « d’inacceptable ». « Même sur son terrain, on ne peut pas faire ce qu’on veut, on ne peut pas se faire justice soi-même », croit M. Théberge. De plus, le conseiller a tenu à rappeler que la Ville avait instauré un programme de percées visuelles pour éviter ce genre d’incident.
Qu’est-ce qui a pu motiver de tels actes ? Si l’éclaircissement de la vue sur le fleuve semble être tout indiqué, seul un processus judiciaire pourrait permettre de faire la lumière sur cette affaire. D’ailleurs, André Roy, de la direction des communications à la Ville de Lévis, nous a appris qu’aucune demande ni émission de permis de coupe n’avaient été autorisées à cet endroit. Celui-ci a indiqué que des inspecteurs municipaux allaient se rendre sur les lieux dans les heures suivant notre conversation.
Quant à la suite des choses, on nous a indiqué que selon la capacité des autorités à monter la preuve, ce genre d’actes pourrait mener à des amendes ou une obligation de reboiser. Le porte-parole de la Ville de Lévis, comme celui du Service de police, Alain Gelly, émettent tous deux un bémol quant à la capacité à monter la preuve. « Pour des cas semblables, lors des deux dernières poursuites, personne n’a voulu témoigner », a déclaré André Roy.
NDLR: Quelques heures après la publication de cet article, nous avons appris qu’un citoyen (autre que celui qui nous a initialement informé de la situation) a déposé une plainte formelle auprès de la Ville de Lévis le 1er mai 2009. Dans la lettre dont le Journal de Lévis a obtenu copie, la situation décrite correspond en tout point à notre article. Ce matin, la direction des communications de la Ville de Lévis nous a pourtant indiqué qu’à leur connaissance, aucune plainte n’avait été déposée à ce sujet.
Plusieurs photos sont disponibles sur le site de journaldelevis.com