Source : Le Soleil
Québec et Lévis ne peuvent imiter Montréal, même si elles le voulaient, et interdire l’installation de nouveaux systèmes de chauffage au bois sur leur territoire. Parce que la réglementation sur la qualité de l’air est une prérogative du gouvernement du Québec.
« Montréal a des pouvoirs délégués sur la qualité de l’air qui lui permettent de réglementer alors que Québec doit se soumettre à la réglementation provinciale », explique François Moisan, porte-parole de la Ville.
Le projet de réglementation montréalais adopté mercredi vise à interdire l’installation d’un appareil à combustibles solides, sauf un appareil à granules, à l’intérieur d’une construction neuve ou existante. Les poêles à bois sont en grande partie responsables du smog hivernal en raison des particules fines qui polluent l’air; environ la moitié du total des émissions estimées au Québec.
«On surveille l’évolution du dossier en raison des impacts sur la santé de la population», indique M. Moisan. La Ville compile les données des stations de surveillance. Celles-ci pourront «éventuellement être utilisées pour faire des représentations auprès du gouvernement ».
Du côté de Lévis, on enregistre quatre ou cinq plaintes par année. « Comme nous n’avons pas vécu de problème majeur à ce sujet, il n’y a pas de réflexion approfondie sur la question », explique André Roy, porte-parole de la Ville.
N’empêche. Les répercussions du chauffage au bois sont parfois pernicieuses sur la qualité de l’air. Un lecteur du Soleil, qui demeure à Saint-Nicolas, a été réveillé deux fois en plein milieu de la nuit, la semaine dernière, par son détecteur de fumée. Plusieurs de ses voisins utilisent des poêles à bois, et sa maison est dotée d’un échangeur d’air. Il a fermé ce dernier, et ses détecteurs sont restés silencieux.
Est-ce que les deux peuvent être reliés? « C’est possible, puisqu’il y avait très peu de vent. Ça prend tout de même des conditions atmosphériques particulières », explique André Cantin, météorologue à Environnement Canada.
Québec adoptera cette année un projet de règlement sur les appareils de chauffage au bois, à l’étude depuis près d’un an. Cette législation visera à interdire la vente de poêles non conformes aux normes de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA).
La Presse rapportait récemment que, pour plusieurs experts, cette certification créée en 1988 est aujourd’hui «totalement dépassée». Selon l’EPA, la solution la moins polluante est le système à granules de bois (2 g/kg de rejets), suivi des poêles respectant la norme Washington (4,5 g/kg), ceux qui respectent la norme EPA (7,5 g/kg) et, finalement, les poêles ordinaires (18,5 g/kg).
L’Association des professionnels du chauffage (APC) offre néanmoins, jusqu’au 31 mars, un rabais de 300 $ pour quiconque échange son vieux poêle pour un nouveau qui répond aux normes de l’EPA.
Je penses qu’il faudrait avoir une réglementation municipale afin de régir les poêles à bois. Il faut éliminer les anciens poêles (truies) qui sont de gros pollueurs sans compter qu’il y a des gens qui brûlent leurs déchets de toutes sortes. Prenez une marche le soir dans plusieurs secteur de Lévis et vous allez ‘sentir’ le bois au retour à la maison. On parle des poêles aux granules mais il n’y en a pas (de granules) sur le marché. C’est très rare à trouver. Il faudrait faire de nouvelles études et penser à moderniser les poêles à combustion lente. Imaginer lors de grand froid : Hydro demande de rationnaliser la demande , alors si tous ces gens arrêtent de chauffer leurs poêles, la consommation va exploser. Saviez-vous que pour économiser votre facture, Hydro Québec calcule que le chauffage devrait fonctionner 1 heure par jour pour ne pas dépasser votre consommation. Pensez-vous vraiment que les gens ferment leurs thermosats après 1 heure ?