Article de Matthieu Boivin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Le Service des incendies de Lévis reporte la construction de deux casernes de pompiers dans les secteurs Breakeyville et Pintendre, ce qui lui permettra de réaliser à court terme des économies de plus de deux millions de dollars. Ces retards mettent la vie des citoyens de ces secteurs en danger, affirme pour sa part le syndicat des pompiers de Lévis.
Selon un document confidentiel obtenu par Le Soleil et titré « Mesures de récupération budgétaire », la direction du service veut aussi abolir des postes de syndiqués, reporter l’embauche de trois cadres, ne plus remplacer les absences de deux nouveaux postes créés récemment à la caserne de Saint-Romuald et remettre à plus tard l’embauche de deux cols blancs. Avec ces pistes, on veut ainsi économiser 5 % de la masse salariale du service des incendies de façon récurrente, soit l’équivalent de 625 000 $.
Le début de la construction de la caserne de Breakeyville était prévu en premier lieu pour le mois de mars 2011, comme le rappelle un article du site Internet journaldelevis.com. Dans ce document confidentiel de deux pages, on apprend qu’on veut remettre l’ouverture de la caserne au 1er novembre 2013, alors qu’elle avait déjà été reportée une première fois à novembre 2012.
« On veut faire avancer le projet le plus rapidement possible et idéalement être en mesure d’ouvrir cette nouvelle caserne avant la fin de l’année en cours », avait indiqué le directeur du service des incendies de Lévis, Yves Després, en jan vier 2011, en faisant référence à la caserne de Breakeyville.
Dans le secteur Pintendre, l’ouverture de la caserne était prévue pour le 1er novembre 2013; la nouvelle date serait le 1er novembre 2014. Les secteurs de Breakeyville et de Pintendre sont très prisés par les jeunes familles, et leur population ne cesse d’augmenter.
Schéma à respecter
Ces deux casernes doivent être construites afin de respecter le schéma de couverture de risque qui est entré en vigueur en décembre 2010. Le schéma prévoit l’arrivée sur les lieux d’un incendie de quatre pompiers dans un délai inférieur à cinq minutes, et de 10 en moins de 10 minutes.Actuellement, il y a quatre casernes des incendies occupées 24 heures sur 24 par des pompiers sur le territoire, soit dans les secteurs Lévis, Saint-Romuald, Saint-Nicolas et Saint-étienne.
Le président du Syndicat des pompiers de Lévis, Jean-François Hamel, reconnaît avoir mis la main sur ce document interne de façon accidentelle, quand un membre de la direction du service a télécopié ces pages par erreur dans une caserne du service. Il somme la direction de procéder aux embauches qui étaient prévues, de ne pas procéder à des compressions et de tout faire pour que ces deux casernes soient construites dans les délais initialement prévus.
« En repoussant ces constructions, c’est clair qu’on met la vie des citoyens de Breakeyville et de Pintendre en danger, a affirmé M. Hamel. Les élus ont adopté un schéma de couverture de risque, eh bien, qu’on le respecte. »
M. Hamel jure que le climat au Service des incendies de Lévis ne se compare pas du tout avec celui de Québec, où l’ambiance est très mauvaise depuis plusieurs années. «On ne fait pas cette sortie parce qu’on n’est pas capable de discuter avec la direction du service, précise M. Hamel. On le fait pour que les citoyens soient informés.»
Il y a bel et bien des casernes désuètes dans les secteurs de Breakeyville et de Pintendre actuellement. On y trouve des camions d’intervention, mais aucun pompier en permanence. Ce sont des pompiers de Lévis vivant dans ces deux secteurs qui se rendent dans ces casernes quand il y a des incendies, pour ensuite se diriger vers les lieux de l’intervention. Ils arrivent au feu régulièrement après leurs collègues qui proviennent des casernes occupées 24 heures sur 24 par des pompiers.