Article de Stéphanie Martin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Les Lévisiens ont adopté le bac brun, et la collecte des matières putrescibles dépasse les attentes, près d’un an après son lancement.
Dans son premier bilan de la gestion des matières résiduelles depuis l’introduction du bac brun en avril 2011, la Ville de Lévis a constaté que l’habitude est déjà bien ancrée. Malgré une baisse notée au début de l’hiver, le nombre de tonnes amassées dépasse les objectifs. Le service de gestion des matières résiduelles avait en effet fixé un objectif à atteindre de 10 000 tonnes la première année. C’est plutôt 12 673 tonnes qui avaient pris le chemin du centre de compostage en décembre. Cela représente 60% des matières compostables générées sur le territoire de la Ville. Dans sa planification, la Ville avait espéré atteindre ce niveau en 2015.
Pour la mairesse Danielle Roy Marinelli, c’est une excellente nouvelle. La mairesse a admis hier avoir eu des doutes et des « inquiétudes » devant ces « décisions qui n’ont pas été faciles à prendre », soit d’instaurer le bac brun dans toutes les résidences lévisiennes et d’interdire les sacs de plastique pour le stockage des résidus verts. « Le risque était là », a-t-elle convenu. Mais, dit-elle, la réaction a très satisfaisante.
Le maire de Saint-Lambert, François Barret, a indiqué que les citoyens de sa ville avaient trouvé au départ que la collecte était lourde, mais qu’ils s’en étaient finalement « accommodés ». C’est maintenant un « franc succès », a commenté le maire.
L’économie ne se calcule pas en espèces sonnantes et trébuchantes, mais bien en amélioration des services, assure le conseiller et président de la Commission consultative de l’environnement à Lévis, Jean-Claude Bouchard.
« On comprend que ce qu’on n’envoie pas à l’enfouissement sanitaire on est obligé de le gérer au compost. […] Oui, il y a un impact financier important, mais c’est une redistribution des ressources financières vers d’autres domaines. Même avec ça, on réussit quand même à diminuer nos coûts à la porte. » Le tarif de gestion des matières résiduelles est en effet passé de 157$ par porte en 2010 à 135$ en 2012.
Si la collecte a démarré en lion, elle a cependant connu une baisse marquée. à la fin de novembre et pendant tout le mois de décembre, en effet, on a amassé entre 50 et 100 tonnes de matières putrescibles par semaine, alors que la collecte avait atteint une moyenne de 400 tonnes l’été dernier. à la saison du ramassage des feuilles, on a chiffré un pic de 700 tonnes. Même si cela n’a pas entaché le bilan global, M. Bouchard estime qu’il faut « continuer la sensibilisation et faire la démonstration que le compostage, ça se fait, même en hiver ».
à Lévis, 54% des déchets sont encore éliminés par l’incinération ou l’enfouissement. Le reste des 46% sont valorisés, ce qui représente une hausse par rapport à 2010, où 38% des déchets trouvaient une deuxième vie dans la réutilisation, le recyclage ou le compostage.
La collecte des matières compostables est aussi implantée dans six écoles de la commission scolaire des Navigateurs. Une dizaine d’élèves de deux d’entre elles ont d’ailleurs participé à la conférence de presse d’hier, pour témoigner de leur enthousiasme à participer au compostage dans leur école.