Article de Dahpnée Dion-Viens. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Nullement ébranlée par le refus du gouvernement Charest de financer le stade de soccer intérieur de Lévis, la mairesse Roy-Marinelli affirme que la Ville et ses partenaires n’ont jamais compté sur les fonds publics pour réaliser ce projet.
« Tout le montage financier est fait, on n’en a pas besoin, de subventions », a affirmé Danielle Roy-Marinelli hier, en marge de l’inauguration officielle du Complexe de soccer Honco de Lévis.
« Par contre, on s’était dit qu’on travaillerait pour en avoir afin de diminuer le coût des heures, poursuit-elle. (…) Si le gouvernement veut encourager les gens qui se prennent en main en donnant des subventions pour permettre aux gens de faire de l’activité physique à moindre coût, tant mieux, je crois que ça vaudrait la peine. »
Le Soleil révélait hier que la subvention de 3,6 millions $ demandée au gouvernement Charest pour financer ce projet de 7,1 millions $ a été refusée. Résultat : la facture est refilée aux joueurs. Le tarif de location des terrains sera dorénavant de 135 $ par heure plutôt que 90 $.
Mais il n’est pas question, pour la mairesse de Lévis, de monter au front : « Je ne lance aucun appel au gouvernement du Québec. On ne les a pas interpellés dans le montage financier, on leur a dit qu’on faisait un projet de partenariat public-privé et on nous a autorisés à le faire (…). On ne peut pas après leur dire qu’ils ne sont pas corrects de ne pas nous en donner (des subventions). »
Même son de cloche de la part de la commission scolaire des Navigateurs (CSDN), un autre des cinq partenaires impliqués dans ce projet. « On continue les démarches, mais on ne part pas en guerre avec qui que ce soit », a affirmé Léopold Castonguay, président de la CSDN.
Le vice-président de l’Association régionale de soccer de Québec (ARSQ) se fait plus combatif. « On ne lancera pas la serviette comme ça », a affirmé Robert Daoust, dont l’organisation représente 25 000 joueurs dans la région de Québec.
Lors de l’inauguration officielle qui s’est déroulée hier, aucun intervenant n’a directement fait allusion au refus du gouvernement. Les partenaires ont plutôt discrètement demandé, par voie de communiqué, une « révision de la décision » du ministère de l’éducation, du Loisir et du Sport. Les députés de la région étaient présents lors de cette inauguration, mais le gouvernement Charest n’y était pas représenté.
Impact sur la fréquentation?
La mairesse de Lévis, Danielle Roy-Marinelli, ne craint « pas du tout » l’impact des augmentations de coûts engendrées par le refus du gouvernement Charest de subventionner le stade de soccer intérieur. « Il y a tellement de besoins, ça va toujours être plein ici », dit-elle, nullement inquiète par l’ouverture de stades intérieurs à Québec (prévue en 2008 et en 2009) qui pourraient offrir de meilleurs tarifs aux joueurs.Mais Mario Grenier, entraîneur à l’Association de soccer de Chaudière-Est, est plus sceptique : « C’est certain que ça a une influence (l’augmentation de coût), dit-il. Le fait qu’on joue ici, c’est déjà plus cher (que de jouer dans un gymnase comme avant), alors si c’est encore plus cher que prévu… Ce n’est pas évident pour tout le monde », laisse-t-il tomber.