Article de Marc Larouche. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Les spéculations voulant que le projet de terminal méthanier Rabaska puisse déménager de Lévis à Cacouna, demeureront probablement hypothétiques à jamais. Transport Canada, à qui appartiennent les terrains à Cacouna, confirme que physiquement, il n’y a pas là de place pour deux terminaux méthaniers.
« La question est hypothétique, parce qu’un seul promoteur s’y trouve et qu’aucune autre demande ne nous a été présentée. Et, physiquement parlant, il est impossible qu’un autre terminal méthanier s’installe à cet endroit », dit François-Nicolas Asselin, ajoutant ne pas comprendre où sont situées les 100 acres de terres « disponibles » auxquelles fait référence la CPTAQ.
« J’ai discuté avec nos experts et ils sont catégoriques. Il n’y a pas de place. Et de toute manière, les exigences en ce qui a trait à la sécurité seraient trop grandes. » En fait, non seulement le milieu économique régional est perplexe sur cette question, mais énergie Cacouna est clair : il n’est pas question que Rabaska s’établisse à Cacouna.
« Qu’on laisse donc Cacouna se construire, avec deux partenaires importants, Petro-Canada et TransCanada pipelines. Rabaska n’a pas sa place chez nous. Nous avons notre site, il est à nous, nous le travaillons depuis trois ans et la population est derrière nous », commente Andrew Pelletier de Petro Canada, qui parait irrité des commentaires de Glen Kelly à propos du site de Cacouna.
« Nous avons le meilleur endroit. Qu’importe ce qu’en dit M. Kelly, nos scientifiques n’ont trouvé aucun problème de vents, ni de vagues, ni de neige, pas plus que le BAPE dans son récent rapport ou celui de 1981, signé par Marcel Léger. Que M. Kelly arrête de bonifier son site en tapant sur le nôtre et qu’il fasse ses devoirs. Ils ont choisi Lévis, c’est leur choix et ils doivent vivre avec .»
Si après un long silence le maire de Cacouna, Jacques Michaud, dit qu’il serait ouvert à une discussion avec Rabaska, si celle-ci survenait un jour, il doute lui aussi qu’il y ait l’espace physique nécessaire pour accueillir un deuxième terminal. « Ils vont le mettre où? Remarquez, économiquement parlant, si je regarde ce que nous toucherions en revenus de taxes supplémentaires, disons, je serais favorable », blague-t-il.
Le directeur général de la Chambre de commerce, M. Pierre Levesque estime que l’important, c’est qu’un port méthanier se construise. « Pour le reste, les promoteurs pourraient peut-être s’associer pour construire un autre réservoir qui accueillerait le gaz de Rabaska, mais un deuxième terminal, ça n’a pas de sens. Il serait plus à propos de bonifier l’infrastructure. »
Ce faisant, le projet Rabaska serait réduit à sa plus simple expression. Mais cette hypothèse peut déjà être écartée, puisqu’énergie Cacouna envisage déjà, sur un long terme, la construction d’un troisième réservoir, si et seulement si le besoin se fait sentir.
La directrice générale du CLD, Mme Marie-Josée Huot, trouve l’hypothèse énorme. « C’est certain que lorsqu’un promoteur nous approche, nous ne pouvons refuser de l’écouter. Mais énergie Cacouna est déjà très gros, avec un autre port, ce serait énorme. économiquement parlant, pour moi, en avoir deux, cela ne me donne rien de plus. Même si Rabaska s’en vient ici, ce gaz ne sera pas pour nous, il y en aura suffisamment avec énergie Cacouna. Il y a aussi la population qui en a accepté un, mais pour deux, ce serait fort probablement une autre affaire. Et le port de mer? Transport Canada ne le fermera certainement pas pour avoir un autre terminal », conclut-elle.