Article de Stéphanie Martin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
à Lévis, la fusion n’a pas provoqué de vagues. Dix ans plus tard, les Lévisiens jettent un regard positif sur leur nouvelle grande ville. à l’exception d’un noyau d’irréductibles qui refusent globalement le regroupement des 10 municipalités.
L’image du « refus global » est du sondeur Raynald Harvey, président de la firme Segma Recherche, qui a réalisé un sondage téléphonique auprès de 401 Lévisiens du 28 octobre au 1er novembre. Il a en effet remarqué qu’un groupe minoritaire de personnes se détache. « Il y a un groupe de gens qui sont négatifs sur tous les aspects de la fusion. Et ils ne sont caractérisés par rien d’autre que leur négativisme », indique M. Harvey au téléphone. Ils représentent environ 15 % de la population, calcule-t-il.
La mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli, constate elle aussi cette situation dans ses propres sondages. « D’année en année, même si on améliore les services, qu’on a de beaux projets, il reste toujours un 15 à 20 % d’irréductibles. Je pense que c’est comme ça. On ne peut pas obtenir un taux de satisfaction de 100 %. Mais moi, je suis convaincu que ces gens-là, c’était les mêmes qui s’opposaient dans leurs anciennes villes! »
Mais généralement, la fusion est vue de façon positive par les gens de la Rive-Sud. En fait, 75 % des sondés estiment que la fusion est une bonne chose. Une opinion plutôt tiède, cependant, analyse M. Harvey, car seulement 8 % considèrent que cela a été une « très bonne chose ».
Ce sont les résidants de l’arrondissement de Desjardins qui sont les plus satisfaits, avec un fort 81 %, alors que leurs voisins des Chutes-de-la-Chaudière-Est et des Chutes-de-la-Chaudière-Ouest se disent satisfaits à 70 % et 74 % respectivement. Les jeunes de 18 à 34 ans sont les plus heureux des résultats de la fusion avec un taux de satisfaction de 85 %.
Un phénomène qui s’explique facilement, selon Raynald Harvey. «Lors des fusions, les jeunes d’aujourd’hui avaient à peine l’âge de raison. Ils ne connaissent pas l’aspect de nostalgie du passé. Ils sont plus ouverts au changement. »
On constate que la forte majorité des Lévisiens souhaitent le maintien de la ville fusionnée. Plus de 8 sur 10, soit 81 %, ne voudraient pas revenir en arrière. Pour Danielle Roy Marinelli, ce succès est sans doute dû au fait que la nouvelle Ville n’a brusqué personne et que durant les premières années, on a « respecté les cultures des anciennes villes. Les gens ont peu à peu réalisé qu’il y avait des avantages à être dans une grande ville et ils ont adhéré ». L’harmonisation graduelle des taxes a aidé aussi, selon elle.