Article de Annie Morin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Il n’y a pas qu’au nord du fleuve Saint-Laurent que les échangeurs arrivent à la fin de leur vie utile. Le ministère des Transports du Québec (MTQ) doit reconstruire le pont d’étagement de l’autoroute 20 Est à la sortie du pont Pierre-Laporte, à Lévis.
L’imposant ouvrage, qui date de 1965, enjambe à la fois l’autoroute 73 Nord et l’autoroute 20. Il n’est pas complètement vétuste selon la dernière inspection générale réalisée en juin.
« Cette inspection indique que la structure actuelle est sécuritaire, mais qu’une nouvelle dalle sera nécessaire dans un avenir rapproché », rapporte Guillaume Beaurivage, porte-parole du MTQ. La direction territoriale de la Chaudière-Appalaches opte toutefois pour une reconstruction complète, puisqu’il est prévu depuis plusieurs années d’ajouter une troisième voie à l’autoroute 20 Est jusqu’à la sortie de la route du Président-Kennedy, à Lévis.
« Il est plus efficient, en termes de gestion de la circulation [sécurité et fluidité], de reconstruire le pont, plutôt que de réparer celui existant », souligne M. Beaurivage.
Les ingénieurs du MTQ en profiteront pour revoir la « géométrie d’insertion » de la bretelle, c’est-à-dire la façon dont les véhicules qui sortent du pont Laporte intègrent le trafic existant sur l’autoroute 20 Est.
Il est cependant trop tôt pour savoir si le nombre de voies sur le pont d’étagement pourrait passer de deux à trois.
Déjà, une étude géotechnique est en cours afin d’évaluer la qualité du sol à cet endroit. Un contrat pour la réalisation des plans et devis a aussi été confié au consortium d’ingénieurs Cima+-Dessau en juillet. Le montant de ce contrat n’est pas connu, puisque les consultants sont choisis sur la base de leur compétence et que le tarif est ensuite négocié. Deux mois plus tard, force est de constater que les négociations n’ont pas encore abouti.
La date du début des travaux n’est pas encore fixée. De façon générale, on sait que la réalisation des plans et devis peut prendre jusqu’à un an et demi. Les travaux pourraient donc débuter en 2013, au mieux, s’ils sont identifiés comme prioritaires par le Ministère. La construction du nouveau pont devrait nécessiter deux ans de travail.
Le montant de la facture est inconnu. à titre de comparaison, la reconstruction de l’échangeur des autoroutes Charest et Robert-Bourassa coûtera environ 360 millions $ aux contribuables, mais on parle d’un chantier de quatre ans.
Celui de la tête nord des ponts, où s’enchevêtrent les autoroutes Henri-IV et Duplessis ainsi que des routes fort fréquentées comme le chemin Saint-Louis et les boulevards Laurier et Hochelaga, est évalué à 1 milliard $.
L’ex-ministre des Transports, Sam Hamad, en parlait comme du chantier Turcot de la région de Québec.
Il n’est pas possible non plus de savoir quelles mesures seront mises en place pour minimiser les prévisibles bouchons lors de la construction. Environ 64 000 véhicules empruntent chaque jour le pont Pierre-Laporte en direction sud. Du nombre, 27 520 se dirigent vers Lévis en empruntant l’autoroute 20 Est, 24 320 poursuivent leur route vers l’ouest et Montréal et 12 160 filent vers la Beauce via l’autoroute 73.
Au cours des cinq prochaines années, d’autres travaux sont à prévoir aux échangeurs de la rive sud. Le pont d’étagement où l’autoroute 20 Est se fond dans l’autoroute 73 Nord, en direction du pont Pierre-Laporte, doit notamment être refait lui aussi. Le trafic y est très intense le matin.
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