Article de Stéphanie Martin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Maintenant que les élus lévisiens ont donné le feu vert aux changements de zonage dans le secteur Roc Pointe, à Saint-Nicolas, plusieurs citoyens four bissent leurs armes. Ils ont bien l’intention de forcer la Ville à tenir un référendum sur le con troversé projet résidentiel.
Le futur ensemble résidentiel Roc Pointe doit voir le jour sur une superficie de 100 hectares, à la place du boisé en face du ciné-parc, au nord de la route Marie-Victorin. Dès sa naissance sur papier, il a soulevé l’ire des résidants, rebutés par l’idée de voir s’ériger dans leur arrière-cour plus d’un millier d’unités d’habitation, surtout des jumelés, des maisons en rangée et des édifices de 3 à 12 logements. Plusieurs redoutent l’accroissement de la circulation automobile dans ce secteur déjà congestionné aux heures de pointe, d’autres s’inquiètent de la contamination de l’eau de leur puits. Le manque d’accès au fleuve soulève aussi des questions.
Le projet a été modifié légèrement à la suite d’une consultation publique, mais pas encore assez au goût des citoyens. La Ville va tout de même de l’avant et, lundi dernier, les élus du conseil municipal ont adopté une dizaine de modifications au règlement de zonage. à l’entrée en vigueur du nouveau règlement, les promoteurs auront le feu vert pour réaliser les premières études sur le terrain : études de circulation, études hydrogéologiques, études financières, études sur le transport en commun, etc. Ils auront aussi le champ libre pour déposer leurs plans de lotissement.
Ouverture
Mais d’ici là, l’adoption des modifications ouvre la voie à d’éventuelles procédures référendaires. Car pour les deux tiers du territoire, à l’est, les citoyens pourront être consultés sur la pertinence du projet. Ils pourront d’abord signer les registres afin de réclamer la tenue d’un référendum. S’ils sont assez nombreux – le nombre requis n’est pas encore déterminé, indique-t-on à la Ville -, la municipalité aura le choix de reculer, de modifier le projet ou encore d’autoriser la consultation référendaire.La portion située à l’ouest, qui représente le tiers de la superficie, ne sera pas soumise à la procédure référendaire, puisque la modification du règlement se fait en concordance avec le schéma d’aménagement de la Ville.
Laurence Moreau, même si elle est résidante du secteur, n’aura donc pas le droit de se prononcer sur le projet. Mais elle et une douzaine d’autres citoyens ont fait du porte-à-porte, le printemps dernier, pour recueillir des signatures afin de permettre l’ouverture de registres. Cette étape maintenant franchie, elle compte bien poursuivre ses démarches afin d’inciter ses concitoyens à aller signer ces fameux registres pour qu’un référendum soit tenu. Aucun effort ne sera ménagé, soutient Mme Moreau, et tous les moyens de communication seront employés, de la chaîne de courriels en passant par une page Facebook et la diffusion d’un communiqué de presse.
« Depuis le début, nous disons que nous ne sommes pas contre le projet, insiste-t-elle. Nous voulons faire connaître les droits des gens. » Plusieurs voisins du futur ensemble résidentiel ignoraient qu’ils avaient la possibilité de se prononcer, déplore-t-elle.
« Une fois que le nouveau zonage sera adopté, il ne sera plus possible pour les citoyens de faire marche arrière. »
La Ville de Lévis publiera prochainement un avis officiel annonçant l’ouverture des registres pour signature « en septembre» , a confirmé hier le porte-parole Christian Brière. «Mais l’analyse de la méthode et les modalités exactes [de cette procédure] ne sont pas encore déterminées. »