Source : Le Soleil
La Coalition Québec Vert Kyoto estime que le parti de Mario Dumont est incohérent en appuyant les projets de ports méthaniers Rabaska et d’énergie Cacouna tout en étant membre du regroupement d’environnementalistes qui prône une réduction des gaz à effet de serre.
« C’est clair que nous allons leur poser des questions, de sérieuses questions. C’est clair qu’ils sont incohérents dans leur approche », a constaté le porte-parole de la Coalition, Daniel Breton.
Il y a une huitaine, à l’occasion d’un exercice de concertation, les militants de Mario Dumont ont convenu d’entamer une réflexion en vue de donner à leur parti une « vision plus verte », a noté M. Breton. Cette réflexion a notamment inclu des échanges avec Québec Vert Kyoto sur les changements climatiques et également sur les enjeux énergétiques et économiques.
« Là, à l’évidence, ils ont décidé d’agir avant et de réfléchir ensuite. Ils mettent la charrue avant les bÅ“ufs », a-t-il résumé.
Lundi, Québec Vert Kyoto, qui compte près de 70 groupes membres et sympathisants, a réclamé un moratoire sur tout développement de terminal méthanier en faisant valoir que le recours au gaz naturel augmentera la dépendance aux énergies fossiles importées. La Coalition demande qu’une étude soit réalisée sur la justification énergétique de ces projets et sur la pertinence du développement du secteur gazier au Québec.
Hier, le député adéquiste de Lévis, Christian Lévesque, a dit ne pas voir d’incohérence dans la position de son parti de faire partie de Québec Vert Kyoto avec le groupe d’opposants à Rabaska Rabat-Joie et d’appuyer les deux projets de ports méthaniers dans sa circonscription électorale et celle de son chef. à son avis, il est normal qu’il y ait des positions divergentes dans un groupe. Il ne croit pas que son parti se retirera de la Coalition.
M. Lévesque a laissé entendre que l’utilisation du gaz naturel sera bon pour l’environnement parce qu’il remplacera, pense-t-il, le charbon et l’huile à chauffage, comme celle produite par la raffinerie Ultramar, au Québec et en Ontario.
En plus de l’ADQ, les Partis verts du Québec et du Canada, le Bloc québécois et le NPD font partie de Québec Vert Kyoto. L’Action démocratique s’est jointe à la Coalition en 2004 pour s’opposer à la construction de la centrale du Suroît.
Accompagné de cinq autres députés de l’Action démocratique de Chaudière-Appalaches, du député conservateur Steven Blaney, de la mairesse de Lévis, Danielle Roy-Marinelli, et du président de la Conférence régionale des élus, Réal Laverdière, l’ex-président de la Chambre de commerce de Lévis a pressé les gouvernements Charest et Harper de donner le feu vert définitif au projet Rabaska.
Le député Blaney, dont le gouvernement est critiqué pour ne pas avoir respecté l’accord de Kyoto, a avancé, hier, qu’il faudrait six ports méthaniers de l’envergure de ceux de Rabaska et de Cacouna pour répondre aux besoins en gaz naturel liquéfié du Québec et de l’Ontario.
Article de Marc St-Pierre et Pierre Pelchat. Reproduit avec autorisation.