Article de Pierre Duquet. Le Peuple Lévis.
À l’heure où vous lisez ces lignes, le chantier Davie est peut-être sauvé ou encore déclaré en faillite par la cour. Les dates du 21 juillet et 22 juillet sont critiques pour sa survie. Les Italiens se sont retirés le 15 juillet et le jour même, un nouveau groupe s’est présenté pour se porter acquéreur des actifs. Le destin de Davie se joue en ce moment même.
On apprenait, le 15 juillet dernier, que la firme SNC-Lavalin allait déposer une offre en coentreprise afin d’acquérir le chantier maritime Davie. L’entreprise québécoise négociait alors avec un groupe ontarien propriétaire du chantier naval Seaway Marine & Industrial, et le groupe coréen Daewo afin de présenter une solution durable pour le chantier maritime Davie.
La nouvelle entité formée se présente sous le nom d’Upper Lakes Group (ULG), un consortium qui regroupe le chantier ontarien Seaway et DSME (Daewoo de Corée du Sud), afin de remettre les chantiers en exploitation dès que possible.
L’objectif de cette coentreprise est de se conformer au programme de construction navale du gouvernement du Canada dans le cadre de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale (SNACN) afin de décrocher une large portion des contrats de 35 milliards $ pour la construction de grands navires pour la marine et la garde côtière du gouvernement fédéral.
Plus que deux concurrents
Le chantier Seaway Marine de St-Catharines figurait déjà comme Davie sur la liste des cinq chantiers navals présélectionnés pour la construction des plus grands navires. Ce qui veut donc dire qu’il ne reste plus maintenant que deux autres chantiers sur les rangs, soit Irving Shipbuilding, à Halifax, et Vancouver Shypards. Les chances du nouveau consortium de décrocher un contrat lucratif apparaissent plus grandes.Toutefois, il faudra qu’Upper Lakes Group dépose sa soumission le 21 juillet et que le lendemain, il démontre à la cour qu’il a acquis les actifs de Davie et remboursé les quelque 300 créanciers pour un montant estimé à 60 M$. La semaine dernière, le député de Lévis, Gilles Lehouillier, se disait relativement optimiste, mais formel sur la capacité du nouveau groupe d’arriver à temps. « Le consortium a assuré le gouvernement du Québec, a affirmé M. Lehouillier, qu’il allait être en mesure de déposer une proposition pour le 21 juillet. »
Pour sa part, Paul-André Brulotte, président du syndicat des travailleurs de la Davie, estimait que l’espoir était mince, mais qu’il y croyait. «Les nouveaux acquéreurs sont venus au chantier aujourd’hui [vendredi], a indiqué M. Brulotte. Il y a une nouvelle négociation de la convention collective en vue.» Il soulignait en outre qu’une rencontre devait avoir lieu dimanche (17 juillet) avec les représentants du consortium.
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