Article de Marie-Christine Patry. Le Journal de Lévis.
Le conseilleur dans le Vieux-Lévis, Simon Théberge, exhorte les résidents de la Côte du Passage à faire confiance à la Ville de Lévis quant aux décisions qui seront prises dans le dossier des demandes de démolition de leur rue.
« Il faut qu’ils nous fassent confiance, a soutenu M. Théberge en entrevue téléphonique. La Ville va agir de façon responsable dans ce dossier ». Selon le conseiller, les gens s’inquiètent prématurément, car une demande de démolition est loin de signifier que le comité de démolition lui accordera ce droit. Il cite en exemple le bâtiment des Scies Mercier, qui avait fait l’objet d’une demande de démolition, qui a, à la suite de consultations et d’analyses, été refusée au propriétaire. Selon lui, la Ville qui vient d’investir 60 M$ dans la Côte du Passage, ne posera sûrement pas des actions qui permettront de détruire le patrimoine du secteur.
Rappelons que quatre immeubles de la Côte du Passage font actuellement l’objet de demandes de démolition : le 32-34, le 35-37, le 36 et le 40. Des résidents de la rue se sont présentés devant les élus le 20 juin dernier, lors d’une séance du conseil municipal, nerveux à l’idée que ces bâtiments d’intérêt patrimonial puissent être démolis pour être remplacés par des condos de luxe.
Un arrondissement historique ?
Pour eux, des solutions doivent être mises en place pour que les propriétaires aient l’obligation de maintenir leur bâtiment en bon état, car il pourrait être simple de laisser l’immeuble se détériorer pour qu’ensuite la démolition devienne inévitable. Certains croient d’ailleurs que c’est ce qui s’est produit dans ces cas précis. « Je vous invite à vous donner les dents qu’il vous faut pour empêcher que ça se répète », a soutenu Jean-Marie Doré, un résident de la Côte du Passage qui, pour sa part, a investi dans la rénovation d’une maison ancestrale.Déclarer le Vieux-Lévis arrondissement historique pourrait être la solution. Rappelons que récemment, le député de Lévis Gilles Lehouillier, a révélé que le ministère de la Culture aurait pratiquement terminé son travail d’analyse afin de transformer le Vieux-Lévis en arrondissement historique. Le GIRAM avait déposé une demande à cet effet en 2006 et ces quelques résidents croient maintenant qu’il s’agit d’une bonne idée. Pour le conseiller du secteur, le statut d’arrondissement historique a des bons côtés, mais peut aussi en avoir des mauvais. « Il faut savoir c’est quoi les impacts financiers? », se questionne M. Théberge.
Mesure immédiate demandée
Pour Yvan-M. Roy, aussi résident de la Côte du Passage, même si un statut d’arrondissement historique est à venir, il faut prendre des mesures dès maintenant. Lors du conseil municipal, il a donc demandé à la Ville de déclarer un moratoire concernant les démolitions et nouvelles constructions, et par la même occasion, de procéder à l’adoption d’un règlement de contrôle intérimaire jusqu’à l’adoption d’un Plan particulier d’urbanisme (PPU) s’appliquant aux immeubles situés entre la rue Saint-Georges et le sommet de la falaise d’une part, et entre la rue Saint-Augustin et la rue Saint-Omer d’autre part.Opposition à la démolition du 32-34
Le président de Lévis Autrement, Gaston Cadrin, a fait parvenir à David Gagné, secrétaire du comité de démolition, un document exposant l’opposition du regroupement citoyen à l’attribution d’un permis de démolition au 32-34 Côte du Passage, la dernière demande en lice.M. Cadrin argue qu’il s’agit d’un « bâtiment en bon état et représentatif des bâtiments les plus typiques sur le plan architectural et du parement de brique du Vieux-Lévis ». De plus, cet immeuble a abrité le studio d’un photographe qui a marqué l’histoire de Lévis et de Québec depuis 1878 : Anselme Romuald Roy. « Au lieu de la destruction, nous proposons la restauration du bâtiment et l’érection d’une plaque commémorative sur la maison », écrit-il.