Article de Stéphanie Martin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Avant de décréter un arrondissement historique dans le Vieux-Lévis, qui pourrait coûter cher à Lévis, les élus de la Ville privilégient l’adoption d’un programme particulier d’urbanisme, qui devrait voir le jour sous peu.
« L’arrondissement historique, c’est le bras dans le tordeur », a exprimé le conseiller Simon Théberge, hier. Pour lui, le secteur proposé par le GIRAM dans sa demande au ministère de la Culture présentement à l’étude est beaucoup trop large. Il comprend principalement le Vieux-Lauzon, le Vieux-Lévis, le Vieux-Saint-David et la rue Saint-Laurent.
Le conseiller du district 10 craint que les contraintes imposées par le statut d’arrondissement ne rebutent les citoyens. Déjà que le Plan d’implantation et d’intégration architectural (PIIA) a soulevé bien des passions lors de son adoption, souligne-t-il.
Il redoute aussi que les coûts se trouvent transférés à la municipalité. « L’arrondissement historique, ça a un impact. Et je vous dirai personnellement avec les amendements majeurs de la réforme des biens culturels, si je me fie au passé, dans d’autres lois, c’est souvent du pelletage aux municipalités. C’est vrai qu’il y a des subventions, mais on verra ».
Selon Simon Théberge, un plan particulier d’urbanisme serait plus approprié car il serait plus restreint dans sa portée.
M. Théberge confirme cependant que les élus n’ont pas encore été saisis du dossier de l’arrondissement historique et que les discussions se passent pour le moment entre les fonctionnaires et le Ministère.
Processus normal
Au ministère de la Culture, on affirme que « l’analyse du dossier se poursuit normalemen t». Annie LeGruiec, porte-parole du Ministère, assure que c’est dans la normalité des choses que le processus de création d’un arrondissement historique prenne autant de temps.Mme LeGruiec n’a pas voulu révéler où en étaient les démarches. Mais selon le député libéral de Lévis, Gilles Lehouillier, « au niveau du Ministère, il y a une bonne partie des études qui sont complétées ». Restait à consulter la Ville de Lévis. « Je pense qu’effectivement, ça fait assez longtemps qu’on en parle et que le moment est venu », avait-il ajouté dans notre livraison d’hier.
Au ministère de la Culture, le directeur du patrimoine et de la muséologie, René Bouchard, confirme que le « dossier chemine très bien » et que les discussions avec la Ville de Lévis sont « ouvertes ».
Décréter un arrondissement historique n’est pas un geste anodin, insiste-t-il. «D’abord, il va falloir que le dossier soit constitué pour que la ministre puisse faire une recommandation pour la déclaration d’un arrondissement historique. Il y a des publications à la Gazette officielle du Québec et dans les journaux locaux. Ensuite, la ministre va devoir demander l’avis à la Commission des biens culturels. Il peut y avoir des consultations publiques tenues par la Commission. Et la déclaration se fait en bout de piste par le gouvernement sur recommandation de la ministre ».