Article de Stéphanie Martin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Le Vieux-Lévis pourrait bientôt devenir un arrondissement historique. Il ne manque que quelques étapes à franchir et la bénédiction de la Ville de Lévis.
Le Soleil a appris que le ministère de la Culture a pratiquement terminé son travail d’analyse et que le Vieux-Lévis pourrait bientôt être reconnu arrondissement historique, au même titre que Québec, Sillery, Charlesbourg et Beauport. Au Québec, il en existe une dizaine.
« Au niveau du Ministère, il y a une bonne partie des études qui sont complétées. Ce qui va rester, c’est d’entreprendre les contacts avec la municipalité pour voir si la volonté politique est là d’en faire un arrondissement historique. Je pense qu’effectivement, ça fait assez longtemps qu’on en parle et que le moment est venu », a révélé vendredi le député libéral de Lévis, Gilles Lehouillier.
En 1990, alors que M. Lehouillier était conseiller municipal à Lévis, il a participé à la mise en place de la première réglementation patrimoniale, a-t-il rappelé. Cela avait permis de protéger quelque 1700 bâtiments du Vieux-Lévis. « Je pense qu’il y aurait l’occasion de franchir une autre étape. Nous, une fois que les études vont avoir été validées avec le Ministère, il va y avoir des rencontres techniques avec la Ville pour voir l’intérêt de la Ville à reconnaître un tel arrondissement. »
Le dossier de l’obtention du statut d’arrondissement historique pour le Vieux-Lévis ne date pas d’hier. Il est à l’étude au ministère de la Culture depuis 2006. La demande avait été déposée par le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), avec l’appui du Conseil des monuments et sites du Québec, de l’Association des amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec, de la Société d’histoire régionale de Lévis, de la Corporation de développement du Vieux-Lévis, de SOS Vieux-Lévis, du Regroupement de la rue Saint-Laurent et de la Maison natale de Louis-Fréchette.
Préserver le patrimoine
Selon nos informations, il resterait peu de détails à régler. Ce serait principalement une question de délimitations géographiques de l’arrondissement.Dans sa demande originale, le GIRAM avait ciblé une zone qui engloberait «le secteur traditionnel entre la grève Gilmour (Lauzon) et la rivière Etchemin, incluant la frange littorale et certaines parties du plateau du Vieux-Lévis et du Vieux-Saint-David». Cela regroupait principalement le Vieux-Lauzon, le Vieux-Lévis, le Vieux-Saint-David et la rue Saint-Laurent, a rappelé Gaston Cadrin, qui était alors président du GIRAM.
Pour M. Cadrin, cette reconnaissance du statut d’arrondissement historique permettrait d’«avoir la ceinture et les bretelles» pour assurer la préservation du patrimoine. Certains peuvent penser que cela implique beaucoup de contraintes, par exemple de respecter les exigences architecturales historiques des bâtiments, convient-il, mais il rappelle que le gouvernement accorde des subventions pour aider les propriétaires. « Demandez aux gens de Beauport s’ils trouvent ça contraignant, la plupart vous diront qu’ils ne veulent pas sortir de l’arrondissement historique », a-t-il avancé.
Dans son plaidoyer, le GIRAM recommandait d’ailleurs que le Ministère gère conjointement avec la Ville de Lévis ce futur arrondissement historique « en y apportant l’aide technique et le financement nécessaires ». Il proposait aussi que dans les cinq premières années, « la Ville devrait bénéficier d’un soutien gouvernemental plus consistant afin d’encourager les propriétaires à investir dans la sauvegarde et la mise en valeur de leurs bâtiments patrimoniaux ».