Autre démolition possible dans la côte du Passage

Par | 16 juin 2011 |

Article de Stéphanie Martin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Un troisième édifice est menacé de démolition dans la côte du Passage, à Lévis.

La semaine dernière, la porte du 32-34 a été placardée d’un avis annonçant sa démolition prochaine.

Le bâtiment qui abrite des logements s’ajoute donc au 36-40 et au 35-37. Pour le moment, l’édifice du 36-40 profite d’un sursis. Le Soleil a appris que la Ville de Lévis, qui l’avait condamné à la démolition, a demandé une contre-expertise sur son état général.

Le 6 mai dernier, la dizaine de locataires de l’immeuble avaient été évacués d’urgence après qu’un ingénieur mandaté par la Ville eut décrété qu’il était instable et dangereux. Depuis, des fonctionnaires du service d’urbanisme et de la direction générale de la Ville se sont rendus sur place et c’est à la suite de cette visite que la Ville a demandé une contre-expertise, a révélé Guy Rodrigue, du service des communications.

Le rapport de contre-expertise réalisé par un autre ingénieur externe a été remis à la direction générale, mais la Ville refuse d’en dévoiler le contenu pour le moment, disant « étudier le rapport en question ». « Nous avons demandé une contre-expertise pour avoir un autre point de vue qui lui permettrait de prendre une bonne décision », a ajouté M. Rodrigue.

Quand à l’édifice d’en face, le 35-37, « oui, effectivement, il y a eu une demande de démolition pour le 35-37, mais elle est toujours à l’étude par le comité de démolition ». La dernière locataire a fait sa valise la fin de semaine dernière, forcée de se trouver un nouveau logement.

Les trois bâtiments sont la propriété de Denys Garant. C’est sa fille, émilie Garant, qui est aussi copropriétaire, qui gère le dossier. Les Garant n’ont jamais caché leur intention de démolir les propriétés pour construire sur leurs vastes terrains des immeubles à condos haut de gamme. Mme Garant n’a pas rappelé Le Soleil, hier.

L’avis de démolition du 32-34 sera publié dans un hebdomadaire local cette semaine et si des citoyens manifestent leur opposition, le comité de démolition tiendra une rencontre publique où ils pourront se faire entendre.

Opposition envisagée
Déjà, un groupe de résidants du quartier a indiqué son intention de se manifester, dont Rose-Lise Lamontagne, qui habite en face de l’édifice en question. « Bien sûr que nous allons nous opposer! Et nous allons inviter les gens de notre groupe de contacts à s’opposer également ».

Pour Mme Lamontagne, il s’agit d’un bâtiment ancestral sain qui a une valeur patrimoniale importante. « Nous demandons aux élus de protéger le quartier historique et le patrimoine bâti » et de ne pas céder aux pressions des promoteurs qui voient dans le Vieux-Lévis un grand potentiel lucratif, dit-elle.

Mathieu Castonguay, qui est locataire depuis 10 ans au 32-34, n’a pas l’intention de se laisser mettre à la rue sans rien dire. Lui et d’autres sont en train de fourbir leurs armes pour faire valoir leur cause devant le comité de démolition. Ils ont aussi songé à faire en groupe une offre d’achat sur l’immeuble pour en faire une coopérative d’habitation. « Mais le propriétaire, ce qu’il veut, c’est démolir et faire son projet de condos. Il va rire de nous à moins qu’on ait les moyens de nos ambitions. C’est pour ça qu’on va lui mettre des bâtons dans les roues pour empêcher cette démolition et qu’après ce soit plus intéressant pour lui de vendre l’immeuble ».

Le groupe Lévis Autrement compte aussi s’opposer. Son président, Gaston Cadrin, croit que « la fièvre immobilière axée sur la construction de condos de luxe menace ce lieu de passage traditionnel de Lévis». L’association citoyenne déplore que Lévis ne se soit pas encore dotée d’un plan particulier d’urbanisme pour ce secteur, qui est «la colonne vertébrale du Vieux-Lévis ».


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

2 commentaire sur “Autre démolition possible dans la côte du Passage

  1. Y. Plamondon

    Mais où est la ville là dedans ???
    le conseiller Théberge ?
    les urbanistes, la commission du patrimoine?

    Comment cela se fait-il que ce soit Guy Rodrigue, du service des communications, qui parle au citoyens ?

    C’est qui ce pantin-là

    Est-ce que c’est le Dimitri Soudas le politique municipale ?

    Est-ce que quelqu’un voté pour lui !

    ils se cachent où les « élus », ils servent les intérêts qui exactement.

    Ridicule…

    Répondre
  2. Caroline La Fontaine

    Je suis une sinistrée du 38 Côte du Passage, évacuée le 6 mai, qui depuis cet événement la vie de mon fils et moi-même a été chamboulée. Nous venons tout juste de réaménager comme locataire après de multiples relocalisation. J’ai dû constamment modifier les modalités auprès de l’établissement scolaire de mon fils(services de garde, transport scolaire, lunch),de Vidéotron et de l’Hydro-Québec étant donné que nous avons habité dans trois différents lieux pour assurer notre survie entre le 6 mai et le 12 juin. De plus, nous avons dû jouer aux ménagères, car la ville avait arrêté l’électricité dans notre appartement où se trouvait nos vives dans nos frigos. Je peux vous dire que ce fut très désagréable et assumer financièrement notre déménagement aprèes avoir aménagé le 1 avril, soit 5 semaine suivant notre évacuation. Tout cela, car il n’y a pas de personne pour prendre sérieusement le dossier en main en se passant à la place du citoyen. Oui,ce qui me désole le plus et me mets en colère, c’est de constater que nous sommes laissés pour compte par le propriétaire et la ville. Pendant qu’ils se battre l’un contre l’autre pour déterminer à qui appartient la responsabilité, nous devons nous débattre dans l’eau chaude et prendre de procédures judiciaires pour être indemnisés convenablement. Alors,tous payeront des bonnes sommes aux avocats quand il serait si simple d’agir de façon responsable et respectueuse. Comment nous pouvons être fier d’être un citoyen ou une citoyenne de Lévis après la tournure des événements?

    Moi, qui vient de l’Estrie, qui est mère et étudiant en BAC en enseignement au primaire à temps plein,qui travaille comme éducatrice et qui le coeur au ventre, je mérite le respect et je vais me battre pour l’obtenir.

    Enfin, je viens d’apprendre que nous avons été évacués sans raisons valables, car le bloc n’est pas dangereux. Semble-t-il que serait par mesures de préventions. Mais, j’ai appris que l’entrepreneur responsable des travaux de la Côte du Passage avait peur que la CSST se mettre le nez là-dedans. Ce que aurait repoussé ses dates d’échéances. Il y a quelquechose de pas clair dans les eaux de la ville ne croyez-vous pas?

    Caroline La Fontaine

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *