Article de Jean-Marc Salvet. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Le projet de terminal méthanier Rabaska est dans les limbes, affirme la vice-première ministre et ministre des Ressources naturelles du Québec, Nathalie Normandeau. Et il n’est pas près d’en sortir.
Mme Normandeau a en quelque sorte confirmé, hier, l’enterrement virtuel du projet de terminal méthanier à Lévis – un projet qui a donné lieu à une incroyable bataille d’arguments au sein de la population québécoise. Il a divisé le monde politique en 2007.
La ministre n’a pas prononcé l’acte de décès devant des citoyens qui demeurent inquiets encore aujourd’hui, mais en répondant à une question d’une journaliste de Radio-Canada.
« On ne voit pas le jour où les conditions de marché vont être réunies, a déclaré Mme Normandeau. On ne voit pas dans quel horizon ce projet-là pourrait se réaliser. »
Le prix du gaz a périclité ces dernières années. Rabaska n’apparaît plus rentable pour ses promoteurs, a résumé la ministre.
Dans l’esprit de Nathalie Normandeau, le développement de la filière des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent pourrait, cela dit, et éventuellement, remplacer l’hydrocarbure qui serait venu de Russie ou d’ailleurs et qui aurait été transformé en face de l’île d’Orléans.
« Les conditions de marché étaient favorables, il y a quelques années, au développement de certains ports méthaniers. » Aujourd’hui, en 2011, c’est la « filière gazière tournée vers les gaz de schiste qui semble prometteuse non seulement au Québec, mais en Amérique du Nord et en Europe ».
« Le gouvernement a assumé ses responsabilités. Nous étions interpellés par le secteur privé pour créer des conditions favorables à l’émergence d’un projet de port méthanier au Québec. On a assumé nos responsabilités », a expliqué Nathalie Normandeau.
Le marché « géopolitique » a déjoué les pronostics. La vice-première ministre a convenu que la question du dézonage agricole dans le secteur de Lévis visé par le projet Rabaska pourrait un jour se poser.