Article de Marc Saint-Pierre. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Comme cela se fait ailleurs au Québec, Ultramar devrait payer annuellement une « taxe écologique » à la collectivité lévisienne, estime le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM). Cette suggestion du groupe écologique est contenue dans un document déposé par le président du GIRAM, Gaston Cadrin, au comité de liaison où siègent la direction de la raffinerie et des représentants de la communauté.
Ce à quoi pense M. Cadrin, c’est à une contribution qui serait consentie à son milieu par la pétrolière à titre de dédommagement social et environnemental. « Si la raffinerie Ultramar apporte une contribution significative au développement régional et à la création d’emplois dans le milieu lévisien, elle contribue également à la détérioration de l’environnement lévisien, sans compter les risques d’accidents technologiques qu’elle représente pour le milieu urbanisé avoisinant », a observé le porte-parole vert.
L’impact de la raffinerie dans le milieu lévisien, de l’avis du GIRAM, c’est que notamment la pollution esthétique, de l’air, de l’eau, par le bruit, par les trains-blocs du CN. Et il y a aussi les risques pour la collectivité découlant de l’entreposage de 9,9 millions de barils par jours et du stockage de cinq bonbonnes de gaz de pétrole liquéfié.
Gaston Cadrin reconnaît que l’entreprise pétrolière apporte déjà son soutient à plusieurs causes culturelles, sociales ou environnementales. « Mais quelle est la contribution annuelle exacte au milieu lévisien auquel elle fait subir les plus lourds impacts écologiques ou environnementaux ? » s’est interrogé le président du GIRAM.
À Lévis, a-t-il noté, elle a acquis le boisé Davida, le grand espace vert situé à l’est de la raffinerie destiné à devenir le parc des écarts. « Mais est-ce que la collectivité lévisienne doit se satisfaire de cela pour les 10 ou 20 prochaines années ? » a-t-il à nouveau remis en question.
Dans l’esprit de M. Cadrin, il y a notamment lieu de s’inspirer de la politique gouvernementale de contribution de 1% à la création artistique qui s’applique aux projets de construction publics québécois. Et aussi du programme de mise en valeur intégré d’Hydro-Québec dont les collectivités bénéficient depuis 20 ans. « Il n’y a pas que les sociétés ou institutions publiques qui font leur part pour la collectivités où se situent des projets de développement », a souligné M. Cadrin, évoquant le programme de l’aluminerie de Deschambeault et, surtout, l’engagement social du Cirque du Soleil.
Depuis 1998, Ultramar a investi 750 millions $ à sa raffinerie du chemin des îles, a rappelé M. Cadrin. « En attribuant 1% de ce dernier investissement, Ultramar, à l’exemple du Cirque du soleil ou d’Hydro-Québec, aurait dû investir 7,5 millions $ en contribution sociale et environnementale sur le territoire lévisien », a-t-il calculé. Il y a plein de choses qui pourraient bénéficier de l’argent de la pétrolière, des parcs en devenir notamment. Des sommes pourraient être allouées à l’ « amélioration paysagère des infrastructures et leur environnement, c’est-à-dire le pipeline, les réservoirs de ballasts », a suggéré M. Cadrin.