Davie : lueur d’espoir

Par | 1 juin 2005 |

Article de Pierre Pelchat. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Contrats de 900 millions $ en vue

C’est sûrement la possibilité la plus sérieuse de relance du chantier naval depuis que le gouvernement du Québec s’en est départi il y a 10 ans.

Le groupe d’investisseurs français et québécois qui a manifesté, il y a quelques mois, son intention d’acquérir l’entreprises en faillite depuis près de quatre ans vient de conclure ne entente avec le principal créancier hypothécaire du chantier, la firme américaine Samir Financial, pour lui rembourser la majeure partie d’un prêt de 4 millions $ US.

« D’ici la mi-juillet, on nous a assurés que cette question sera réglée », a indiqué, hier. Au SOLEIL, le syndic au dossier, Patrice Van Houtte, au sortir d’une réunion avec les créanciers.

Au cours d’une précédente entrevue, e porte-parole du groupe d’investisseurs, André Giraud, avait indiqué que son groupe était prêt à investir 15 millions$ dans la relance de l’entreprise, d’une part en remboursant le principal créancier et d’autre part, en retapant les installations du chantier.

Ce sera la première fois qu’un investisseur privé injectera de l’argent dans le chantier naval depuis 1995. Les précédents propriétaires (Dominion Bridge et Joseph Eiger) ont toujours fait marcher l’entreprise avec l’argent disponible dans la caisse du chantier et les crédits d’impôt du gouvernement du Québec.

On prévoit que la signature des derniers documents confirmant la vente des Industries Davie se fera d’ici la fin d’août. « Ça n’évolue pas à la vitesse que l’on voudrait. On aimerait que ça aille plus rapidement mais Ça va sans le bon sens », a commenté le syndic.

Par ailleurs, le futur propriétaire se rendra en Grèce prochainement pour conclure des contrats de construction de navires pour un total de 900 millions$ sur cinq ans, soit une moyenne de 180 millions$ par année, de quoi permettre au chantier naval d’avoir un volume d’activités suffisant pour être rentable.

« Ils s’en vont là-bas pour faire signer des contrats aux armateurs qui sont clients du groupe Bery Maritime », a précisé M. Van Houtte.

Le fait que le carnet de commandes des chantiers coréens et japonais soit rempli pour quelques années et la hausse de la demande pour de nouveaux navires jouent en faveur du chantier lévisien qui vivote depuis plusieurs mois.

De plus, la Davie fera partie d’un consortium pour présenter une soumission pour le contrat de 2,1 milliards$ pour la construction de trois navires de ravitaillement de la marine canadienne.

Pour conserver un peu d’activités au chantier d’ici le début des travaux pour les armateurs grec, le syndic espère décrocher des contrats de réparation pour des navires de la Garde côtière et de la marine canadienne. Dans un cas, il s’agit de travaux de quelques semaines. L’autre projet s’étendrait sur quelques mois dans la mesure où la Davie obtient ce contrat.

Par ailleurs, M. Van Houtte a paru étonné de la récente intervention de la propriétaire du chantier des Méchins, Denise Verreault, qui a fait part de son intention d’acquérir et de gérer le chantier naval de Lévis. « Nous faisons déjà la gestion du chantier et nous sommes en processus de le vendre », a-t-il souligné.

L’hiver dernier, Mme Verreault avait communiqué avec le syndic pour lui faire part de son intérêt à faire l’acquisition des Industries Davie, peu de temps après qu’il eut été question de la sérieuse possibilité de démanteler le chanter naval. à ce moment, le syndic avait déjà convenu de négocier avec un groupe d’investisseurs français et québécois pour leur vendre l’entreprise.

Le président du syndicat des travailleurs, Richard Gauvin, s’est réjoui du déblocage avec le groupe d’investisseurs français et québécois qui n’ont toujours pas encore dévoilé leur identité.

« C’est une lueur d’espoir après plusieurs mois d’inquiétude. Ça regarde bien », s’est-il limité à dire. Des négociations pourraient avoir lieur au cours des prochaines semaines avec le futur propriétaire concernant les conventions collectives au chantier.

Récemment, le président d’investissement Québec, Jean Houde, a déclaré que la société d’état est prête à participer à la relance de la Davie avec « un promoteur qui est capable de mettre de l’argent.»


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Catégorie(s) : Industriel
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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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