Article de Marc Allard. Le Soleil.
Devant la pression populaire, la Société de transport de Lévis (STL) a décidé de maintenir son parcours direct entre Lévis et la colline parlementaire jusqu’à la fin de l’année, mais elle refuse pour l’instant de s’engager à le conserver l’an prochain.
C’est ce qu’a annoncé hier le président de la STL, Michel Patry, lors de l’assemblée du conseil d’administration à laquelle plus d’une soixantaine de citoyens inquiets assistaient dans une salle bondée. « Pour l’année 2010, il n’y aura aucune refonte majeure à la STL en ce qui concerne les circuits d’autobus, a déclaré M. Patry. Y compris les parlementaires ».
Le président de la STL n’a toutefois pas voulu garantir aux usagers que la proposition de la mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli, de recourir au Réseau de transport de la Capitale (RTC) pour amener des usagers du transport en commun de la Rive-Sud vers la colline parlementaire, ne serait pas mise en place en 2011.
M. Patry n’a pas voulu non plus dire si l’an prochain, ces usagers devraient se procurer un laissez-passer métropolitain, dont le tarif est de 108,90 $ par mois, pour monter à bord des autobus du RTC, plutôt que le laissez-passer mensuel de la STL à 71,60 $.
Il s’est néanmoins dit encouragé par de récentes rencontres entre la mairesse Roy Marinelli et la ministre des Transports, Julie Boulet, au sujet du financement du transport en commun.
« Il y a une embellie à l’horizon, a-t-il dit, il y aura des annonces qui seront faites prochainement, mais qui ne sont pas faites d’ailleurs parce que toutes les ficelles ne sont pas attachées définitivement ».
La Ville de Lévis estime ne pas recevoir sa juste part des contributions de 30 $ pour le transport en commun payées par les résidants de la Rive-Sud lors du renouvellement des plaques d’immatriculation. Danielle Roy Marinelli évalue à plus de 1,2 million $ par année le manque à gagner de sa ville.
La Ville de Lévis menace de réduire de 20 % son service de transport en commun si une entente sur le financement n’intervient pas avec la ministre des Transports, Julie Boulet.
Michel Patry a voulu rassurer les usagers en leur disant que la STL préparait un plan de transport global qui prendrait en compte leurs récriminations. Il a d’ailleurs annoncé qu’une firme de communication avait été embauchée pour organiser la consultation des citoyens, qui pourrait notamment s’effectuer au moyen de focus groups, a-t-il indiqué.
« On vous a donné une très bonne leçon ce soir, que vous avez comprise, parce que vous engagez quelqu’un pour faire des communications et nous consulter », a lancé au président de la STL David Boucher, de Saint-Romuald, un des initiateurs de la pétition contre l’abolition des autobus « parlementaires » déposé la semaine dernière au conseil municipal de Lévis. « J’espère que l’avenir va nous donner raison et que vous allez nous écouter ».