Article de Pierre Couture. Le Soleil.
Le chantier maritime Davie de Lévis soulève l’intérêt d’acheteurs potentiels. Le syndic au dossier dit avoir été approché par plusieurs investisseurs ces dernières semaines.
« Aucun scénario n’est maintenant écarté », a fait savoir hier la vice-présidente de Chantiers Davie, Marie-Christine St-Pierre, ajoutant qu’une prise de contrôle par un investisseur étranger demeurait toujours dans l’univers des possibilités.
Hier, des rumeurs laissaient entendre qu’un groupe d’investisseurs italiens s’était manifesté ces derniers jours. Ce que ni la direction du chantier maritime ni le syndic n’ont voulu commenter.
Dans son plus récent rapport, le contrôleur Pierre Laporte de Samson Bélair-Deloitte & Touche a toutefois confirmé que l’entreprise placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers depuis le 25 février « avait été approchée par plusieurs partenaires financiers ou stratégiques potentiels » dans le but de relancer les activités du chantier maritime.
Le mois dernier, le chantier maritime a obtenu une ordonnance de la Cour supérieure pour prolonger au 25 mai sa période de protection à l’abri de ses créanciers.
Or, afin de préserver ses liquidités, l’entreprise a procédé hier à de nouvelles mises à pied effectives lundi. Une centaine de travailleurs seront touchés. « Cette mesure devrait se traduire par des économies d’environ 1 million $ par mois », a précisé Marie-Christine St-Pierre.
Lundi, le chantier maritime ne comptera plus que 85 employés, surtout des techniciens travaillant dans les services de l’ingénierie et de la planification. En février, le chantier maritime employait tout près de 1600 travailleurs.
Chantiers Davie dit compter tout près de 20 millions $ pour assurer sa survie jusqu’au 25 mai. à cette date, l’entreprise n’aura plus que 15 millions $ en liquidités dans ses coffres.
Selon les données publiées par le syndic Samson Bélair, le chantier maritime compte à ce jour une impressionnante liste de plus de 300 créanciers, dont les sommes impayées s’élèvent à plus de 60 millions $.
Plusieurs sources près du dossier ont confirmé que les montants d’argent nécessaires pour relancer la construction des trois navires en chantier seront considérables. On parle d’une somme variant entre 60 et 70 millions $.
L’autre problème résiderait dans la vigueur du dollar canadien. Comme les contrats de Chantiers Davie sont libellés en dollars américains, tant et aussi longtemps que notre huard ne montrera pas de signes d’essoufflement, le chantier maritime pourrait demeurer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, a fait valoir une autre source bien au fait du dossier.
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