Article de Pierre-Paul Noreau. Le Soleil.
Le ton a changé et c’est tant mieux. Le consortium Rabaska est encore bien loin d’avoir remporté son pari d’installer un port méthanier à Lévis, mais il a au moins reconstruit des ponts pour discuter avec la communauté et particulièrement avec le conseil municipal de Lévis. Le projet est-il souhaitable ou non ? Il est encore trop tôt pour y répondre. Mais une fois tous les éléments pertinents sur la table, il faut espérer que la décision finale soit rendue par l’ensemble des contribuables concernés.
Pour l’heure, Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France paient encore chèrement leur faux départ. L’entrée en scène de M. Glen R. Kelly comme directeur de projet a cependant permis de rectifier le tir et d’atténuer la méfiance. Le président d’Intragaz a la crédibilité, la compétence et la patience nécessaire à l’établissement d’un dialogue fructueux.
Bien sûr, certains membres du conseil municipal de Lévis resterons jusqu’à la fin radicalement opposés à l’installation de cet équipement industriel dans leur environnement. Heureusement, la majorité des élus ne campe pas chez ces jusqu’au-boutismes.
Même s’ils ne sont pas d’emblée favorables au projet, la plupart des élus sont prêt à écouter ceux qui demandent légitimement d’être entendus. Les promoteurs de Rabaska ont aussi ce droit de faire valoir leurs arguments.
Soyons clairs, il n’y a aucun problème à ce que des citoyens prennent les moyens pour exprimer publiquement leurs craintes, pour défendre leurs intérêts et pour être entendus par leurs représentants et les médias. à l’opposé, il serait totalement inadmissible que le processus démocratique soit kidnappé par une minorité aussi agissante que vocale, et qu’ainsi, la érité se résume à leur version des faits.
Le maire Jean Garon a parfaitement raison de plaider que l’enjeu fondamental derrière le projet de l’installation d’un port méthanier à l’est de Lévis est celui de la écurité. Comme les porte-parole de Rabat-Joie et de Rabaska ne s’entendent pas sur les risques, laissons les experts se pencher sur l’étude d’impact et déterminer le niveau de danger pour la population et pour l’environnement.
Et dans l’hypothèse ou il serait jugé minime, les citoyens de Lévis et de Beaumont pourraient trancher le débat à la faveur d’un référendum conjoint. C’est eux en effet qui bénéficieront surtout des retombées, mais qui devront aussi vivre à l’ombre de ces installations.