Article de Érick Deschênes. Le Journal de Lévis.
Le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) a fait savoir, le 30 juin, qu’il a déposé des avis d’opposition aux demandes de démolition déposées pour deux bâtiments situés dans le Vieux-Lauzon.
Rappelons que le 21 juin, le comité de démolition de Lévis a donné avis publiquement qu’il avait reçu des demandes de démolition faites en conformité pour les édifices situés au 450, rue Saint-Joseph et au 13-17, route Monseigneur-Bourget.
Dans ses avis d’opposition, le GIRAM a partagé son désir que le comité de démolition étudie, en audience publique, les demandes de démolition puisqu’il estime que les deux édifices patrimoniaux peuvent être restaurés.
En ce qui a trait au 13-17, route Monseigneur-Bourget, le GIRAM demande que la démolition soit refusée en raison de « la valeur historique démontrée du bâtiment », un des premiers bâtiments à logement du milieu du XIXe siècle dans le Vieux-Lauzon. Si le GIRAM convient qu’il y ait des vices cachés, notamment la possibilité de fourmis charpentières, et « malgré des interventions malheureuses dans le passé » ont modifié le bâtiment original, l’organisme soutient que l’édifice peut être « réhabilité et retrouver son caractère historique ».
Du même souffle, le GIRAM affirme que la demande de démolition doit davantage être analysée comme le 13-17, route Monseigneur-Bourget se trouve dans un «environnement très sensible ».
« La présence du couvent Jésus-Marie, la proximité des espaces verts de la communauté (un secteur très sensible du cœur institutionnel de Lauzon) et la forte visibilité de l’immeuble nécessitent la restauration du bâtiment, non la construction d’un bloc insipide comme on en retrouve à trop d’endroits dans le Vieux-Lauzon ou ailleurs », a affirmé le GIRAM, dans son avis d’opposition.
Un autre témoin important à préserver
Pour des raisons similaires, le GIRAM désire également que le comité de démolition refuse la demande pour raser le 450, rue Saint-Joseph. L’organisme a rappelé que l’édifice ayant pignon sur rue à cette adresse «est représentative de l’architecture urbaine du milieu du XIXe siècle encore inspirée de l’architecture traditionnelle québécoise et « qu’elle demeure dans le Vieux-Lauzon l’une des dernières possédant encore ses attributs typiques et une grande intégrité ».
« Malgré son abandon depuis très longtemps, elle est récupérable. Certes, on convient que certaines pièces de la partie nord-ouest du toit et tout le revêtement du toit sont probablement à refaire et que l’intérieur doit être mis à niveau, mais cette maison doit absolument survivre dans le paysage lauzonnais en raison de sa grande valeur historique. […] Ce secteur présente une bonne concentration de maisons à forte valeur patrimoniale, dont la voisine immédiate à l’est et plusieurs autres. Il serait aberrant de permettre une nouvelle fois dans la rue Saint-Joseph, bénéficiant d’un PIIA, un bâtiment d’architecture quelconque et mal intégré comme cela s’est produit dans le passé et même encore aujourd’hui, malgré la présence de ce PIIA et même d’un PPU dans certains secteurs », a renchéri le GIRAM.