Dans un communiqué publié la semaine dernière, le Groupe d’Initiatives et de Recherches Appliquées au Milieu (GIRAM) lance une sérieuse mise en garde. Le groupe a effectué une revue concernant les zones d’exclusion de projet similaires qui démontre les impacts qu’aurait le projet Rabaska sur la population de Beaumont et de Lévis ainsi que sur celle de l’Ile d’Orléans. Le GIRAM a examiné les zones d’exclusion de quelques implantations de ports méthaniers aux états-Unis et en France.
à Fos-sur-Mer près de Marseille, en France, le complexe de gaz naturel liquéfié (GNL) de Gaz de France, également partenaire du projet Rabaska, est situé à 7 km de la première résidence du secteur. Un projet d’agrandissement de ce complexe est d’ailleurs contesté par la population, car il réduirait la zone d’exclusion à 2,5 km d’une zone résidentielle.
En Californie, la Commission de l’énergie établissait dans une loi de 1977, une norme de moins de 60 habitants par mille carré située dans la zone de un et quatre milles des installations. La norme est aujourd’hui considérée désuète. De plus, l’étude du GIRAM a permis de constater que la tendance de plus en plus forte est d’établir les projets de GNL en mer, à au moins 13 km de toute habitation.
Rappelons que récemment, la coalition de résidents contre le projet de Gaz Métro, Rabat-Joie, rendait publique une étude d’un expert américain, le Dr. James A. Fay qui fait état d’une zone potentielle d’impact pouvant atteindre jusqu’à 6,3 km, selon le type d’incident.
De son côté, le GIRAM a évalué l’impact qu’aurait une zone d’exclusion de 2,5 km autour du projet de Gaz Métro. Ce rayon bien en-dessous du minimum acceptable permettant de protéger la population en cas d’accident. Il se base sur l’une des plus petites zones d’exclusion relevées dans les projets américains et français qui ont été examinés. L’exercice révèle qu’au total 402 résidences de Beaumont, de Lévis et de l’Ile d’Orléans seraient englobées si cette zone d’exclusion était appliquée. Plus précisément, cette zone d’exclusion touche 159 maisons de Beaumont ainsi que des lieux d’hébergement. La zone comprend aussi 123 résidences de l’Ile d’Orléans et 120 de Lévis plus une école. Selon le président du GIRAM, M. Gaston Cadrin, « Cet exercice démontre que le projet Rabaska de Gaz Métro à Beaumont risque de créer des impacts majeurs pour les résidants des secteurs identifiés, mais qu’il peut également affecter de façon irrémédiable cet environnement patrimonial. L’implantation d’un port méthanier dans un cadre naturel et culturel aussi sensible est à notre avis inacceptable ».
Au cours des deux dernières années, 7 communautés de Nouvelle-Angleterre ont rejeté des projets d’installations de GNL à cause de leur insertion incompatible avec le milieu. Aux é.U., ces projets sont considérés comme étant socialement inacceptables. D’ailleurs, selon l’organisme, cette situation fait en sorte que des compagnies sont intéressées à combler les besoins en énergie du nord-est américain à partir du Québec et des Maritimes.
« à la lumière de toutes ces informations et compte tenu des risques importants qu’encourent les citoyens, l’évaluation du projet de Gaz Métro doit absolument appliquer le principe de précaution, un principe inhérent au concept de développement durable », croit M.Gaston Cadrin. Or, pour le GIRAM, dans le projet de Gaz Métro, l’application de ce principe exige que le promoteur renonce à ce projet et cherche un site adéquat pour ce type d’installation.