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Le transport ferroviaire au Canada a commencé au début du 19ème siècle. En 1836, la première ligne de chemin de fer au Canada, la Champlain and St. Lawrence Railroad, a été inaugurée et reliait La Prairie à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec. Cependant, la véritable expansion du réseau ferroviaire canadien n’a eu lieu qu’à partir des années 1850, lorsque de grandes entreprises ferroviaires ont commencé à être créées pour desservir les vastes étendues du pays et faciliter les échanges commerciaux entre les différentes régions.
>> Pour en savoir plus sur l’histoire du chemin de fer au Canada, je vous invite à consulter cet article de L’Encyclopédie Canadienne. <<
Les débuts dans la région de Québec
Vers le milieu du 19 siècle plusieurs compagnies ferroviaires font leur apparition dans la région de Québec. Ce nouveau moyen de transport vient révolutionner les modes de déplacement des produits et des personnes à l’échelle continentale et devient par le fait même un concurrent de plus en plus sérieux pour les compagnies de navigation.
Les lignes ferroviaires se multiplient sur le territoire pour former une véritable toile d’araignée au début du 20e siècle. Le premier convoi à venir à Lévis arrive le 13 novembre 1854 par la ligne Québec-Richmond. Cette voie ferrée permet à la région de Québec une communication direct vers l’Atlantique ou vers les grands centres de Montréal où Toronto et plus tard vers l’Ouest canadien1.
Image par Harald Landsrath de Pixabay.
En 1855, par la prolongation du réseau vers Montmagny et Rivière-du-Loup (1860), Lévis devient l’amorce d’un carrefour ferroviaire. Ce tronçon du côté est a été intégré à l’intercolonial en 1876, puisque celui-ci contrôle déjà le réseau ferré vers les Maritimes.
L’engouement pour le chemin de fer se propage dans toutes les régions et dès 1869 des entrepreneurs obtiennent une charte pour construire une voie à rail en bois entre Lévis et Kennebec. Ce projet plein d’embûches se réalisera finalement sous forme de chemin de fer et sera finalement inauguré en 1875 entre Saint-Joseph de Lévis et Scott en Beauce.
Au cours des années qui suivent s’ajoute au réseau des lignes secondaires comme la Chaudière Valley Railway entre Charny et Scott en 1883 et, la même année le chemin de fer de la compagnie Breakey entre Chaudière-Mills (Breakeyville) et Chaudière-Bassin. Finalement en 1879, une ligne importante vient enrichir la réseau national et régional; elle relie Charny à Montréal en passant par Drummondville2.
L’expansion de Lévis et la jalousie de la voisine Québec
La construction des installations ferroviaires à Lévis provoque une période de dynamisme économique sans précédent sous de multiples aspects. L’arrivée du chemin de fer confère à Lévis de nouveaux avantages.
De son côté, la ville de Québec caresse depuis longtemps le rêve de devenir le véritable carrefour de transport d’envergure nationale mais le Saint-Laurent constitue un obstacle de taille pour les compagnies ferroviaires. Aucun lien direct n’existe pour permettre le passage des locomotives d’une rive à l’autre du fleuve.
Nous avons vu dans un article récent sur ce blogue que les conseillers à la ville de Québec ont commencé à discuter de la possibilité d’un pont taversant le Saint-Laurent dès 1851.
Ainsi, en 1851, la ville de Québec confie à l’ingénieur Edward William Serrell le mandat d’effectuer une étude pour construire un pont. M. Serrell dépose un document au titre non équivoque : Rapport sur le pont suspendu pour le passage d’un chemin de fer et pour la traverse du Saint-Laurent. La problématique pour Québec est exprimée de façon radicale et réaliste : Québec ne peut se priver de chemin de fer.
À suivre…
1 : L’Hébreux, Michel (2001) Le Pont de Québec. Québec, Septentrion, page 15.
2 : L’Hébreux, Michel (2001) Le Pont de Québec. Québec, Septentrion, page 16.