Chronique historique : les plaques toponymiques ont une histoire

Par | 10 décembre 2014 |

Article de Pierre-Olivier Maheux. Le Journal de Lévis.

Si Pierre-George Roy était toujours en vie pour compiler de nouvelles Dates lévisiennes, il y consignerait sans doute le 12 janvier 2015. Ce jour-là marquera la fin de la vaste campagne d’uniformisation des adresses avec l’entrée en vigueur des nouveaux noms de rues sur le territoire lévisien.

Cette démarche se traduira concrètement par l’installation, déjà entamée à certains endroits, de nouvelles plaques toponymiques. Cette signalisation, devenue si indispensable qu’il est désormais impossible d’imaginer le monde sans elle, n’a pas toujours existé. Voici les grandes lignes de l’histoire des plaques toponymiques lévisiennes qui fera l’objet, avec celle de la numérotation des immeubles, d’un article plus détaillé à paraître dans le prochain numéro de La Seigneurie de Lauzon, la revue de la Société d’histoire régionale de Lévis.\r\nL’idée d’afficher le nom des rues de Lévis apparaît dès 1864, soit trois ans après l’incorporation de la ville. Le 20 juin, le conseil municipal discute de la possibilité d’ouvrir une rue face au Couvent Notre-Dame-de-toutes-Grâces pour relier les rues Déziel et Wolfe.

À cette occasion, il est proposé « que le comité des chemins fasse faire des plaques portant les noms de chaque rue » et qu’il les place « aux extrémités des rues ». Cette proposition n’est pas retenue. Pourtant, à peine un an plus tard, les élus municipaux « décident à l’unanimité que les noms des principales rues seront imprimés sur des planchettes qui seront posées sur le coin des maisons ».

Les plaques toponymiques permettent la lecture de l’espace urbain par les nouveaux arrivants ou les visiteurs moins familiers avec l’endroit. Il s’agit aussi d’une façon d’assurer l’adoption du nom officiel des rues par les citoyens, car elle n’est pas automatique. À preuve, la Côte du Passage a longtemps été appelée Côte des Marchands. D’ailleurs, il sera intéressant de voir combien de temps sera nécessaire pour que les citoyens délaissent l’appellation boulevard de la Rive-Sud pour boulevard Guillaume-Couture.

Au fil du temps, les plaques toponymiques quittent les maisons pour s’ajouter à la signalisation routière et leur allure est périodiquement revue. Malgré tous les changements, quelques-unes qui s’apparentent probablement aux premières « planchettes » de 1865 sont toujours accrochées aux immeubles, notamment au coin de la rue Wolfe et de la côte Labadie. Le patrimoine ne réside pas uniquement dans les grandes demeures ancestrales, il se trouve aussi dans de petites traces du passé, comme ces plaques toponymiques ayant survécu au passage du temps.


Avec la collaboration de Raphaël Lavoie. Reproduit avec autorisation.

Catégorie(s) : Histoire Urbaine

À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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