Article de Raphaël Lavoie. Journal de Lévis.
Alors que le débat sur la cuisine de rue est lancé un peu partout au Québec, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, affirme que la pratique pourrait être bénéfique pour les restaurateurs lévisiens et que la Ville se pencherait sur la question éventuellement.
« Il y a un engouement de plus en plus pour ce type de restauration là, alors il va falloir le regarder », a indiqué M. Lehouillier, soulignant du coup que le comité exécutif ne s’était pas encore questionné quant à la cuisine de rue sur le territoire lévisien.Cela dit, le maire estime déjà que la pratique, qui consiste en des restaurateurs mobiles qui s’installent temporairement dans des secteurs passants de la ville, pourrait être bénéfique pour les commerçants de Lévis.
« Une activité commerciale de cuisine de rue pourrait permettre à certains restaurateurs de se faire connaître d’une nouvelle clientèle et peut-être de dynamiser certains lieux publics pendant la période estivale. Ça permettrait aussi aux restaurateurs dont l’établissement se situe dans des zones moins achalandées de s’assurer d’un chiffre d’affaires plus intéressant », a-t-il suggéré.La cuisine de rue à Lévis se ferait néanmoins selon certaines règles si le conseil municipal venait à en autoriser l’activité sur le territoire. De ce fait, la Ville exigerait que le propriétaire d’une cantine mobile ait déjà pignon sur rue à Lévis, ce qui protégerait les restaurateurs déjà établis.
« Il faut qu’on le regarde dans une perspective d’équité fiscale pour nos commerçants. Je pense que le minimum, c’est qu’il va falloir s’assurer que le détenteur éventuel d’un permis de cuisine possède déjà sur le territoire de la ville un lieu de production, comme un service de traiteur ou un restaurant. Sinon, on vient nuire à nos commerçants restaurateurs », a expliqué le maire.Parcourant déjà les événements de Lévis et Québec à bord de son « food truck », le propriétaire du restaurant Barbacoa, Jason Savage, croit également que l’impact sur les commerçants locaux peut peser dans la balance lorsque vient le temps de légiférer sur la cuisine de rue.
« Il y a une certaine hésitation à permettre la cuisine de rue. La réalité, c’est qu’il y a plusieurs restaurateurs qui sont contre ça parce qu’ils ont peur de se faire enlever de la business dans un environnement économique qui est déjà difficile pour plusieurs, a-t-il souligné. L’autre côté de la médaille, c’est que je vois vraiment la cuisine de rue comme une tendance lourde », a cependant ajouté M. Savage, se disant en faveur d’un projet pilote à Lévis qui permettrait de jauger l’intérêt de la population.« Si on faisait une étude calculée où on essayait avec trois ou quatre différentes cuisines de rue dans le secteur de Lévis pour voir comment les gens tirent leur épingle du jeu, je serais à l’aise avec ça », a-t-il mentionné.