Article de Pierre Duquet. Le Peuple Lévis.
La démolition de la plus vaste résidence de Lévis au siècle dernier où a vécu Rodolphe Audette, troisième président de la Banque Nationale, est aujourd’hui réclamée pour faire place à un projet immobilier. Le comité de démolition de la Ville de Lévis a fait appel à l’expertise d’ingénieurs indépendants avant de rendre sa décision.
Le comité de démolition de la Ville demeure dans l’attente du rapport des ingénieurs avant de statuer sur la demande de démolition déposée par l’entrepreneur André Doyle pour la résidence sise au 6410, rue Saint-Laurent dans le Vieux-Lévis.
L’entrepreneur souhaitait d’abord conserver cet immeuble pour l’intégrer à son projet, mais il redoute qu’en le soulevant pour construire une nouvelle fondation les murs portants soient fragilisés.
Le citoyen Yvan-M. Roy, connu pour ses nombreuses interventions pour la protection du patrimoine bâti dans le Vieux-Lévis, estime pour sa part qu’à vue d’œil, les fondations de cette maison sont en bon état.
Une résidence prestigieuse
C’est en outre la valeur historique et patrimoniale de cet immeuble qu’il souhaite mettre en évidence. Il souligne que c’était une résidence prestigieuse et qu’elle dispose toujours d’une superficie habitable de 4 300 pieds carrés.Selon M. Roy, Rodolphe Audette a fait construire cette résidence en 1910 après avoir fait démolir celle de Thomas Fraser, qui a été érigée sur le même site vers 1840, et l’a habité jusqu’à son décès en 1920. Il était le président de la Banque Nationale, l’une des premières institutions financières canadiennes-françaises fondées à Québec en 1860. C’est la fille de M. Audette qui, par la suite, y a résidé jusqu’en 1932. La maison est alors vendue à la famille de Charles Belzil qui l’occupera pendant 20 ans.
« En 1952, explique-t-il, la famille Belzil a vendu la maison à une communauté religieuse qui l’a occupée jusqu’au début des années 1980. Elle a par la suite été acquise par des tiers qui se sont plus au moins intéressés à la bâtisse. »
Incendiée par des squatters
Étant laissée à l’abandon, la somptueuse résidence a été squattée par des jeunes qui, en août 1998, ont mis le feu au sous-sol.« Les pompiers sont intervenus juste à temps pour empêcher que l’ensemble soit incendié, raconte M. Roy. J’ai pu voir des photographies qui montrent que le plancher du sous-sol continuait à soutenir la structure, mais que les poutres avaient besoin d’être renforcées. »
La décision du comité de démolition devrait être connue dans quelques semaines.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication sur ce blogue.