C’est dans la division et sous les huées des citoyens de Saint-Romuald qu’a été adopté la semaine dernière une série de règlements municipaux qui lancent définitivement le projet contesté du développement résidentiel des terrains occupés jusqu’en 2001 par les soeurs cisterciennes.
Cet imposant projet domiciliaire prévoit la construction de 538 habitations, soit 328 résidences unifamiliales et 210 multifamiliales. Il est mis de l’avant par le Groupe financier Alpha (GFA). Le projet a été maintes fois discuté depuis plusieurs mois, et contesté jusqu’à récemment pour des considérations environnementales, les terrains étant situés dans un secteur patrimonial unique, à proximité de la rivière Etchemin. Des groupes comme GIRAM et le CCESCE ont fait valoir leur appréhension face au projet il y a plusieurs mois déjà. Plaidant maintenant pour la sécurité et la tranquillité de leurs rues « résidentielles », les citoyens ont demandé au maire Jean Garon de déposer les études de circulation effectuées dans leur secteur pour qu’ils puissent juger du danger que représentera pour leurs enfants, la construction de centaines d’habitations au Boisé de l’Abbaye.
Enclencher le processus
Pour sa défense, le maire Garon a signalé aux citoyens que la ville devait enclencher le processus par l’adoption de résolutions avant de passer aux audiences publiques où les citoyens pourront prendre connaissance des dites études de circulation et voir à quoi ressemblera le projet une fois construit. C’est à cette étape que les citoyens pourront formuler leurs recommandations et obtenir des modifications au projet. « Rien n’est adopté encore et nous tiendrons des consultations publiques en novembre afin que les citoyens trouvent réponses à leurs questions. Nous avons déjà organisé deux consultations pour déblayer le terrain alors que nous n’étions pas obligés. Ont ne fera pas de cachette dans ce dossier et tout se fera selon les règles en respectant les inquiétudes des citoyens » a lancé le maire Garon.
Selon les citoyens, la proposition actuelle visant à utiliser les rues existantes pour écouler la nouvelle circulation,est inacceptable. à leurs yeux, le prolongement de la 5e rue en passant le long de la rivière Etchemin, est la seule possibilité acceptable. « On ne veut pas que nos rues résidentielles deviennent des boulevards ». Mais d’après le maire Garon, ce prolongement est impossible puisque les travaux devraient s’effectuer dans une zone inondable. Trois vois de sorties sont prévues sur les rues Beaumont, Bellevue et de l’Abbaye.
Porte-parole des citoyens, M. Benoît Lachance a averti le maire de Lévis que son organisation demandera au BAPE de tenir des audiences publiques pour déterminer les effets que ce projet aura sur l’environnement.
De son côté, la conseillère Danielle Marinelli, responsable de la Commission consultative d’urbanisme affirme que lors des futures consultations, les citoyens pourront dire ce qui ne convient pas dans le projet. « Si ça ne fonctionne pas, on refera nos devoirs. Les premières consultations n’ont pas étévaines puisque plusieurs modifications importantes ont été apportées. Concernant les études sur la circulation, tous les membres de la Commission ont eu les documents et ont été informés. Ils ont fait leurs recommandations au Comité exécutif en toute connaissance de cause », a-t-elle expliqué.
Pourtant la conseillère Béatrice Demers, membre de la Commission d’urbanisme, a précisé n’avoir jamais vu les études. André Hamel, également membre de la Commission, a mentionné avoir vu les études mais de ne pas les avoir lues.
GFA tiens mordicus au projet
Pour Linda Dallaire de GFA, il ne fait aucun doute que le projet du Boisé de l’Abbaye verra bel et bien le jour. Elle espère que l’on pourra débuter les travaux ce printemps. « C’est certain qu’on va écouter les citoyens afin de trouver une solution qui plaira à tout le monde. Toutefois, nous tenons mordicus à ce projet qui sera construit sur un des plus beau site dans la région. Ça fait trois ans que nous travaillons là-dessus, c’est le temps maintenant de passer à l’action » a-t-elle mentionné au Journal de Lévis.