Article de Érick Deschenes. Le Journal de Lévis.
Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, a indiqué, le 27 juin, que le gouvernement provincial a choisi la solution du tunnel pour le troisième lien routier interrives qu’il désire construire entre Québec et Lévis.
« Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’annoncer qu’une nouvelle étape est franchie pour la réalisation du troisième lien. Je confirme que le troisième lien prendra la forme d’un tunnel entre Québec et Lévis », a déclaré M. Bonnardel lors d’un point de presse à Québec.
Concrètement, le tracé présentement privilégié permettrait de relier directement par un tunnel l’autoroute 20 sur la Rive-Sud, dans le secteur de la route Lallemand à Lauzon, au prolongement de l’autoroute 40 sur la Rive-Nord, dans le secteur Beauport.
Incluant les approches vers l’infrastructure désirée, le traçé actuellement retenu pour le tunnel (d’une longueur de six kilomètres) aurait une longueur de neuf kilomètres et ne transiterait pas par l’île d’Orléans, comme envisagé précédemment. En contrepartie, le gouvernement poursuivra donc les travaux qui permettront la construction d’un nouveau pont à haubans entre la Rive-Nord et l’île d’Orléans. Cette nouvelle infrastructure se situera légèrement à l’ouest du pont actuel, qui devra bientôt être fermé en raison de son âge.
« Le gouvernement du Québec avait la responsabilité de préserver le joyau patrimonial qu’est l’île d’Orléans. Avec la solution retenue pour le troisième lien, nous n’aurons pas besoin de perturber cet important pôle agricole et touristique de la région de Québec. […] Bulldozer l’île, c’était impensable. Donc, c’était le tracé idéal », a expliqué M. Bonnardel, sur l’un des motifs derrière ce choix, en invoquant également l’absence de conséquences sur la navigation de la voie maritime et de retard pour la mise en service du nouveau pont de l’île d’Orléans.
Dossier prioritaire
Afin de respecter la promesse de la Coalition avenir Québec (CAQ) d’effectuer une première pelletée de terre pour le projet de troisième lien avant octobre 2022, François Bonnardel a également indiqué que son ministère lance aujourd’hui un appel d’offres afin de mener une étude d’impact environnemental du tracé retenu ainsi que des études d’arpentage.
Parallèlement à ces actions, le ministre des Transports a aussi demandé au bureau de projet du tunnel Québec-Lévis de bonifier le mémoire d’avancement des travaux. Ce document devra être déposé au conseil des ministres au plus tard le printemps prochain, avec une étude complémentaire d’un second tracé, lui aussi situé à l’est, mais plus près des centres-ville de Québec et de Lévis.Point d’ombre
Quant aux coûts estimés de l’option du tunnel, François Bonnardel a été plutôt laconique. Le ministre n’a pas voulu dévoiler les estimations qui ont permis au ministère de retenir cette option puisque les coûts seront publiquement dévoilés lorsqu’une autre étape du processus sera franchie. Il a argué que la solution d’un tunnel est ressortie comme la meilleure option après différentes études, dont une analyse multicritères qui a pris en considération plusieurs éléments, notamment le transport, la circulation, l’environnement et l’économie.« Ce projet est pour un horizon de 100 ans et pour tout l’Est-du-Québec. Le tracé choisi respecte nos trois objectifs, soit de permettre de réduire la congestion routière et de diminuer la pression sur les ponts existants, de favoriser le transport collectif (en bouclant la boucle des réseaux de Québec et de Lévis) ainsi que d’optimiser le transport de marchandises. Aussi, il ne faut pas oublier un quatrième point. Le troisième lien permettra de sécuriser le réseau routier supérieur de la région. Il y a des impacts importants (dans la circulation) lorsqu’un des deux ponts actuels doit fermer », a soutenu M. Bonnardel.
Soulignons finalement que François Bonnardel a profité de l’occasion pour partager son souhait de voir le gouvernement fédéral être « partie prenante » du projet, au niveau du financement.