Article de Marie-Christine Patry. Le Journal de Lévis.
Six personnes se sont présentées devant les membres du comité de démolition de la Ville de Lévis, le 7 décembre dernier, afin de faire valoir la nécessité de conserver le bâtiment des Scies Mercier sur la Côte Fréchette, datant de 1891.
Rappelons qu’une demande de démolition pour le bâtiment a récemment été déposée par le propriétaire des Scies Mercier inc., Yves Garant, qui, pour les besoins du développement de son entreprise, se voit dans l’obligation de se délester du vieux bâtiment. « Il y a beaucoup de dépenses à venir pour la bâtisse, s’est-il justifié lors des consultations publiques le 7 décembre, de plus c’est difficile d’accès pour les camionneurs et l’espace est beaucoup trop grand pour ce qu’on fait en ce moment. Nous avons deux seuls employés dans l’usine à temps plein donc notre choix logique est de regrouper nos opérations ».
L’immeuble de la Côte Fréchette avait donc été mis en vente. Un acheteur a montré le souhait d’acquérir la propriété, celui là même qui développe l’Espace Saint-Louis, mais conditionnement à la démolition du vieil édifice. Les gens qui se sont présentés devant les membres du comité de démolition, dont plusieurs habitent sur la Côte du Passage, trouvent qu’il est inconcevable de détruire un des derniers bâtiments industriels du Vieux-Lévis. Tous conviennent qu’il est nécessaire pour M. Garant de se départir d’un bâtiment qui nuit à la rentabilité de son entreprise, mais ils espèrent quand même que l’immeuble puisse être récupéré pour une autre utilisation. Plusieurs ont proposé que la Ville l’achète pour en faire une attraction touristique, d’autres y voient la vocation d’un atelier artistique, en fait, même le propriétaire aurait souhaité, au mieux, que le lieu devienne un musée, et a affirmé être prêt à céder son équipement pour un tel projet.
Bâtiment récupérable ou non?
Reste toutefois à savoir si le bâtiment est récupérable et si les coûts s’y rattachant sont raisonnables. C’est d’ailleurs ce qu’il reste à départager pour le comité de démolition qui a décidé de surseoir sa décision d’accorder le permis ou non. La décision devrait être rendue dans quatre mois tout au plus.Alors que l’expert du requérant, Arthur Dubé, conclut à un bâtiment irrécupérable, la contre-expertise demandée par la Ville fait état du contraire. « Si le bâtiment est réutilisé pour des opérations similaires à ce qui est utilisé, c’est-à-dire s’il n’y pas plus d’isolation qu’il y en a en ce moment. Nous sommes d’avis que le bâtiment peut-être conservé », a dit Claude Trempe, ingénieur de la firme Patenaude-Trempe inc.
Les personnes présentes dans la salle semblaient du même avis. « S’il y a une volonté politique pour le faire on peut le faire », a soutenu l’un d’eux, rappelant du même coup ce qui a dû être investi du côté de Québec pour refaire la Place Royale, aujourd’hui un des principaux attraits de la ville de Québec.