Article de Aude Malaret. Le Journal de Lévis.
Crédit photo: Archives Le Journal de Lévis.
À l’approche des élections provinciales, le budget présenté le 27 mars par Carlos Leitao, le ministre des Finances du gouvernement Couillard, vient satisfaire certaines demandes lévisiennes, tandis que d’autres attendent toujours.
Du côté du maire de Lévis Gilles Lehouillier, ce budget est plus que satisfaisant, puisqu’il réserve une enveloppe de 87 M$ à la Ville pour le développement de son réseau de transport structurant, qui prévoit notamment l’aménagement de voies réservées sur Guillaume-Couture et une interconnexion.
« C’est un pas dans la bonne direction. On s’attendait à avoir le budget pour les études, mais on a la totale. C’est fantastique! », s’est réjoui le maire qui estime la question du transport collectif couverte.
Autre motif de satisfaction, l’interconnexion entre les deux rives, puisque le gouvernement a confié à Lévis le mandat de faire les études à ce sujet. « Nous serons le maître d’œuvre et le coordonnateur de leur réalisation. On va se mettre au travail dans les meilleurs délais et identifier les meilleures solutions pour le faire. »
Un troisième lien toujours attendu
Reste que dans le dossier du troisième lien, les perspectives demeurent incertaines, même si le gouvernement se veut rassurant, indique Gilles Lehouillier. Le maire attend pour sa part qu’une suite soit donnée à cet enjeu majeur pendant la campagne électorale.Chez les élus caquistes François Paradis, député de Lévis, et Marc Picard, député des Chutes-de-la Chaudières, la déception est immense. Ils assurent que leur parti est le seul à s’engager « concrètement et de façon précise sur la réalisation d’un troisième lien à l’est ».
« Le gouvernement a dit qu’il ne pensait pas que ça verrait le jour avant un bon bout de temps. Et d’ajouter, il faudrait qu’il y ait un consensus. Je rappelle qu’il n’y a jamais eu un consensus aussi fort sur un projet comme le troisième lien, tant par le contribuable excédé de la congestion routière qui n’en finit plus, que par des gens d’affaires qui voient dans cette structure un outil de développement économique », a rappelé François Paradis.
Espoirs également déçus à la Chambre de commerce de Lévis, où l’on constate que des sommes importantes sont prévues pour le transport collectif et d’autres projets d’infrastructures, mais « absolument rien concernant le troisième lien ».
« Pour l’instant, malgré un budget généreux pour bon nombre de projets sur l’ensemble de la province, nous ne sommes pas plus avancés qu’en début de semaine », a noté le vice-président exécutif et directeur général de la Chambre de commerce de Lévis Stéphane Thériault, dans un communiqué.
Dans ce budget qui brille comme « un spectacle son et lumière avant les prochaines élections », il a par ailleurs reconnu plusieurs bonnes nouvelles pour les entreprises, telles que la réduction d’impôt pour les PME, le soutien au marché de l’emploi et l’appui à l’innovation.
Un budget « électoraliste »
Les députés de la CAQ ont quant à eux dénoncé une manœuvre électoraliste. « On se fout des citoyens, on a coupé les dépenses pendant des années. Cette fois, on ouvre les robinets. La bonne nouvelle, c’est que les gens ne sont pas dupes. Il y avait une réduction des dépenses. Dans cette année électorale, on augmente beaucoup les dépenses et on retombe avec des coupures l’an prochain », a dénoncé Marc Picard.« La générosité d’aujourd’hui est le résultat des compressions qu’ont subies les citoyens, a renchéri François Paradis. C’est un budget de fin de régime et une tentative ultime pour séduire. »
Les deux parlementaires ont finalement fait part de leur déception de ne voir aucun investissement inscrit dans le plan québécois des infrastructures pour le bloc opératoire de l’Hôtel-Dieu de Lévis.
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