L’écran de verdure qui faisait le bonheur du résident de la rue Lamartine est en train de disparaître.
Article de Aude Malaret. Le Journal de Lévis.
Inquiet par le projet de développement résidentiel en cours dans son quartier, un habitant de la rue Lamartine, Claude Poudrier, avait déposé en 2017 une pétition adressée à la Ville et rejetée. Alors que le déboisement est en cours, il fait part de son désarroi face à la perte d’un espace naturel.
Malgré les trois rencontres publiques organisées par la Ville de Lévis et annoncées par avis public dans le cahier municipal, le résident estime ne pas avoir reçu suffisamment d’information sur le projet de développement résidentiel en cours dans son quartier en raison de l’imprécision, selon lui, de quelques données.
« Ma démarche n’est pas de mettre des bâtons dans les roues des promoteurs. On veut des explications et comprendre le projet, présente Claude Poudrier. Nous voulons être rassurés pour que ce projet se fasse dans le respect des citoyens et de l’environnement. »
De plus, le résident regrette l’ouverture de la rue Lamartine qui risque de compromettre la quiétude et la sécurité du quartier en créant de la circulation. Il s’interroge sur la pertinence de cette décision alors que l’ouverture de la rue Charles-Rodrigue était déjà prévue.
Selon le citoyen, le processus aurait manqué de transparence et il demande à être entendu. « Les communications avec la Ville de Lévis ne sont pas claires et bourrées de non-dits », déplore-t-il. À la suite du dépôt d’une pétition, Claude Poudrier affirme n’avoir reçu aucune réponse écrite de la décision finale comme cela lui aurait été assuré.
Une pétition restée sans suite
À partir des renseignements contenus dans les avis publics, Claude Poudrier avait rédigé une lettre à l’attention des résidents de la rue Lamartine qu’il a déposé dans les boîtes aux lettres. Dans son texte, il demandait à ses voisins s’ils souhaitaient obtenir une nouvelle rencontre avec la Ville de Lévis, afin d’en apprendre davantage sur la manière dont allait être réalisé le développement. Il se questionnait également sur la pertinence de l’ouverture de la rue Lamartine.Au total, 42 réponses demandant une nouvelle rencontre sont revenues à l’auteur du questionnaire, qu’il a ensuite déposées officiellement à la Ville.
En l’absence de nouvelles, il a contacté le service du greffe qui l’a informé du rejet de la pétition par le contentieux légal, au motif que les signataires ne sont pas identifiables. Un argument contesté par Claude Poudrier qui assure avoir bien vérifié chaque nom et adresse. Il dit avoir ensuite demandé à ce que le refus de la pétition lui soit signifié par écrit, mais n’a jamais reçu à ce jour de réponse écrite.
La perte d’une intimité naturelle
Face aux engins de déboisement, qui sont entrés en action le 12 mars, le résident n’a pu que constater l’état de la situation. Il considère les coupes comme abusives et inutiles. « Ce sont des fins de cour, il n’y a aucun intérêt à enlever les arbres. Les gens auraient pu décider de ce qu’ils voulaient faire. À la dernière rangée, on se disait, non, ce n’est pas vrai, s’attriste-t-il. On nous a enlevé une intimité naturelle et une protection au niveau du son. On va demander à la Ville de nous dédommager en installant une haie », prévient-il.Soulignons finalement qu’au moment d’écrire ces lignes, la Ville de Lévis n’avait pas encore donné suite à notre demande d’entrevue.