Article de Isabelle Mathieu. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
La Ville de Lévis entend se battre pour conserver chez elle le projet de centre des sciences dans lequel elle a déjà investi près de 300 000 $ de fonds publics.
« Ce n’est pas vrai que, sans explication, on va laisser filer le projet! » assurait hier la mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli, encore très en colère d’avoir lu dans Le Soleil, dimanche, que l’organisme la Boîte à science abandonnait le parc des Chutes-de-la-Chaudière et se tournait maintenant vers la Rive-Nord, lorgnant notamment le terrain du zoo.
« Nous, on a un protocole d’entente, on a investi dans le projet et on est en discussion avec la Boîte à science pour conserver le projet car contrairement à ce qui est avancé, la Ville de Lévis s’est toujours engagée à mettre le terrain aux normes le jour où le projet sera ficelé », assure la mairesse.
Mme Roy Marinelli dit avoir demandé il y a déjà plusieurs semaines de rencontrer le conseil d’administration de la Boîte à science « pour rectifier certaines informations », dit-elle.
Pour justifier le changement de lieu, la Boîte à science évoque notamment la composition du sol du parc. La Ville de Lévis répond qu’elle n’a aucune étude géotechnique venant établir une contrainte à la construction.
Les problèmes d’odeurs liés à l’usine d’équarrissage Sanimax (anciennement Alex Couture) de Charny seraient aussi venus mettre une pierre dans l’engrenage.
Encore là, la mairesse de Lévis n’achète pas l’argument. La Ville, dit-elle, s’est déjà engagée à dépenser 250 000 $ pour corriger la conduite d’eaux usées de l’usine Sanimax qui passe par le parc des Chutes-de-la-Chaudière. En fermant les évents qui propagent des odeurs à la surface, le problème se résorbera de lui-même, estime la municipalité.
La Ville de Lévis a aussi promis que le service de transport en commun desservirait de façon convenable le centre des sciences.
« On a fait tous nos devoirs et c’est pour ça qu’on trouve inacceptable qu’on essaye de rapatrier le projet sur la Rive-Nord », dit la mairesse de Lévis.
La mairesse enrage de voir des acteurs de Québec tirer la couverture de leur côté dans ce dossier alors que pour un autre projet régional, celui de l’amphithéâtre, Lévis donne son soutien à la capitale.
Dédommagement
En plus de céder le terrain (évalué à 3 millions $), la Ville de Lévis a dépensé 265 000 $ pour aider la Boîte à science à compléter son étude de marché et faire diverses expertises, sans compter le temps de ses fonctionnaires. Elle s’est aussi engagée à verser une somme d’un million de dollars par année dans le budget d’exploitation du futur Centre d’exploration en science, technologie et innovation.Il est certain que la Ville de Lévis demandera à être dédommagée si le projet quitte effectivement ses terres, affirme la mairesse.
Des sommes retenues
La Conférence régionale des élus (CRE) de la Chaudière-Appalaches a accepté il y a trois ans d’investir 100 000 $ dans le démarrage du projet, dans la perspective où le futur musée des sciences s’installait sur son territoire.Jusqu’à maintenant, 75 000 $ ont été versés pour financer les études d’ingénierie. La dernière tranche sera retenue tant que la question de l’emplacement ne sera pas éclaircie, affirme Lambert Lampron, directeur général de la CRE de la Chaudière-Appalaches.
L’organisme avoue ne pas saisir les raisons qui poussent la Boîte à science à déménager son projet. « Est-ce qu’on a devant nous un faux-fuyant? demande M. Lampron. Je pense qu’on est dans ce monde-là. »
Le député indépendant de Chutes-de-la-Chaudière, Marc Picard, déplore la politisation du dossier. «C’est une game politique et il semble actuellement que M. Hamad [responsable de la région de la Capitale-Nationale] soit plus pesant que M. Lessard [responsable de la région de la Chaudière-Appalaches], dit le député. Et M. Labeaume ne doit pas être loin non plus!»
Dans son plan d’affaires rédigé en 2009, la Boîte à science disait avoir arrêté son choix «sur le magnifique parc des Chutes-de-la-Chaudière, étant donné que la Ville de Lévis a signifié son intérêt à céder le terrain et à satisfaire aux contraintes de mise à niveau dans les délais prescrits.»
La directrice générale de la Boîte à science, Manon Théberge, n’a pas retourné les appels du Soleil hier.
Bonjour,
Je souhaite vraiment la réalisation d’un tel projet, mais comme je l’ai déjà souligné, en cette ère de développement durable, je considère que ce « musée interactif » aurait été localisée trop en périphérie du coeur de Québec et de Lévis, là où demeure en majorité la principale clientèle visée, les enfants. Ça me rappelle un peu ces promoteurs qui avaient préparé un projet de Colisée… à Saint-Augustin!
Sincèrement, a-t-on vraiment fait l’effort de prioriser le secteur de la traverse de Lévis qu’on cherche depuis des décennies à mettre en valeur, entre autres en y implantant un bâtiment multifonctionnel à l’architecture audatieuse?
Le Saint-Laurent, une falaise « géomorphologiquement très parlante »… À mon avis, c’est LE site par excellence pour ce type d’activité, très accessible aux citoyens et touristes!
Je n’y avais pas pensé avant, mais je trouve la suggestion de Jean très intéressante. Et je fais mien cet énoncé: « c’est LE site par excellence pour ce type d’activité, très accessible aux citoyens et touristes! »
Une très bonne idée, j’en conviens!