Article de Érick Deschênes. Le Journal de Lévis.
Déçu de la non-participation financière du gouvernement provincial dans la construction du viaduc de Saint-Rédempteur, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a profité de la pelletée de terre officielle du projet afin de faire une charge à fond de train contre Québec. Le premier magistrat a réitéré son message des dernières semaines : les infrastructures routières provinciales de Lévis sont victimes « d’un sous-financement chronique » depuis plusieurs années.
« S’il faut lever la main pour recevoir des sous du gouvernement provincial parce qu’on y va à la pièce, nous aussi on va commencer à lever la main et à être agressif. Moi aussi je suis capable de monter le ton. […] Le ministère des Transports a sous-financé le système routier à Lévis. Ça va arrêter là. À partir de maintenant, nous allons exiger notre dû pour les infrastructures routières, ça n’a plus d’allure », a critiqué un Gilles Lehouillier en colère lors d’un point de presse le 20 septembre dernier.
Comme il l’a laissé entendre dans les derniers mois, le premier échevin de Lévis est particulièrement déçu des retards enregistrés pour le réaménagement de l’échangeur de la route Lagueux et l’inaction au bureau de projets sur le troisième lien interrives.
Aussi, Gilles Lehouillier déplore que rien ne semble avancer du côté du ministère des Transports du Québec (MTQ) en lien avec la liste de 10 projets identifiés par la Ville de Lévis pour améliorer la fluidité de la circulation. Parmi ces derniers, le maire attend à court terme la réalisation du viaduc de la rue Saint-Omer et le réaménagement de la route des Rivières (route 116) en boulevard urbain.
Propositions et demandes
Pour éviter les frustrations vécues présentement, le premier magistrat désire notamment que le MTQ mette en place une programmation plus précise de ses travaux, un échéancier qui ne serait pas non plus influencé par les élus municipaux.« C’est quoi la planification du ministère des Transports du Québec pour les dix prochaines années dans le développement des axes routiers et du transport en commun ? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui le sait? Moi, je ne le sais pas. On est tanné d’aller scèner chaque année sans savoir ce qu’il va y avoir dans la programmation. On ne peut pas planifier comme ça. De notre côté, on va bientôt planifier sur 10 ans nos investissements », a-t-il tonné.
Estimant que Lévis mérite sa part et en raison des importants problèmes de congestion, Gilles Lehouillier demande des investissements à court terme du gouvernement provincial sur le système routier de la région de Québec. D’ailleurs, il est prêt à franchir d’autres étapes dans ses revendications pour obtenir gain de cause.
« On ne lâchera pas le morceau. On va inviter la population à voter (lors des prochaines élections provinciales) pour ceux et celles qui vont dire qu’ils vont le faire (116 et viaduc de la rue Saint-Omer) à l’intérieur de deux ou trois ans. Aussi simple que ça. On va aller aussi loin que ça », a dévoilé le maire.
Paradis et Picard soutiennent le maire
Et rapidement Gilles Lehouillier a reçu l’appui de François Paradis et Marc Picard, députés provinciaux de la Coalition Avenir Québec représentant respectivement Lévis et Chutes-de-la-Chaudière, dans ses revendications.« Je pense que la sortie de M. Lehouillier est bienvenue. La base des demandes du maire, c’est la problématique vécue par plusieurs citoyens, celle de la fluidité de la circulation. Les chiffres sont là. En plus, il y a des promesses qui ne sont pas tenues, on ne sait pas où on s’en va », a notamment déclaré M. Paradis.
Notons finalement qu’au moment d’écrire ces lignes, le Journal n’avait pu parler à l’attaché de presse du ministre des Transports.
Le MTQ se nomme Le Ministère des Transports du Québec mais à les voir aller il se nomme La Mobilité Tout à Québec,. Annoncer l’elargissement de l’autoroute Laurentienne (dans 4 ans) pour Québec, le même jour que la sortie du maire de Lévis, devient un engagement électoral pour ses amis de Québec.