Article de Isabelle Mathieu. Le Soleil
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Les gaz de schiste inquiètent grandement la Ville de Lévis. La municipalité juge, dans son mémoire au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), que l’exploitation de cette ressource naturelle « pourrait représenter une menace réelle pour la qualité de vie de la population lévisienne, et les générations qui nous suivent ».
Les citoyens de Lévis ont appris récemment que la multinationale australienne Molopo a un projet de forage de puits de gaz de schiste dans le sous-sol du quartier Pintendre.
Tout comme eux, la Ville de Lévis se dit « fortement préoccupée » par les activités d’exploration et d’exploitation des gaz de schiste, même si elle ne s’y oppose pas officiellement. Sans demander de moratoire, elle soulève plusieurs inquiétudes et fait moult demandes dans le mémoire long de 27 pages déposé hier au conseil municipal, mémoire qu’elle présentera au BAPE à la mi-novembre.
« L’industrie gazière risque de reproduire au Québec les problèmes écologiques qu’elle a généré dans certains états américains », affirme la municipalité, en citant la pollution des cours d’eau et des eaux souterraines, la dispersion des boues de forage contaminées sur les terres agricoles, la baisse des nappes phréatiques et des cours d’eau, le camionnage lourd important sur un réseau routier non conçu pour un tel trafic et « l’atteinte irréparable à la sécurité, aux paysages et à la qualité de vie des milieux ruraux ».
études exigées
L’exploitation des gaz de schiste nécessite des prélèvements importants d’eaux souterraines, rappelle la Ville de Lévis. Cette industrie « pourrait venir perturber de façon irréparable cette richesse inestimable qu’est l’eau, pour les générations à venir », dit la municipalité, en recommandant au gouvernement d’exiger de l’industrie des études complètes sur les eaux souterraines. « Il est impératif de ne pas laisser l’industrie du gaz jouer aux apprentis sorciers avec ce qui est peut-être notre plus grande réserve d’eau potable, insiste la Ville de Lévis. La question que l’on doit se poser ici est la suivante : « De quoi avons-nous besoin pour vivre, d’eau ou de gaz? » »La loi est ainsi faite, rappelle la Ville de Lévis, que les municipalités n’ont aucun contrôle sur les activités d’exploitation des gaz de schiste qui se déroulent sur leur territoire et ne peuvent accompagner leurs citoyens. « La Ville de Lévis est d’avis que le pouvoir d’expropriation des entreprises gazières soit abusif et fait en sorte que le citoyen qui ne veut pas permettre l’exploration ou l’exploitation sur sa propriété doit se défendre seul, et à ses frais, contre des multinationales, affirme la municipalité. On est ainsi à des années-lumière des bonnes pratiques favorisant l’acceptabilité sociale. »
La Ville de Lévis revendique pour toutes les municipalités concernées une partie des redevances prélevées par l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste afin de compenser la population pour la perte de bien-être durant les travaux.
Le gouvernement devrait, dit la Ville de Lévis, exiger un dépôt de sûreté aux entreprises exploitant le gaz de schiste pour assurer la remise en état des lieux après l’exploitation et ainsi éviter l’apparition de « bien tristes cicatrices dans le paysage ».
Un plan de mesures d’urgence devra aussi être élaboré et l’exploitation du puits de gaz de schiste ne pourra débuter tant que la Ville n’aura pas approuvé les mesures.
Tient on ne disait pas le même chose pour la gaz méthanier !?
Peut-être est ce le fait qu’il n’y a pas d’argent à faire ???
Ou bien donc que la ville est « vraiment » sincère dans son discours ???
hum…