Article de Mathieu Boivin. Le Soleil.
Depuis le 1er juillet 2008, les policiers de Lévis ont distribué 167 contraventions à des automobilistes qui conduisaient avec leur téléphone cellulaire en main, ce qui est nettement en deçà de la performance des policiers municipaux de Saguenay et de Trois-Rivières, deux villes qui ont une population comparable à celle de Lévis.
Au cours de périodes de temps très similaires, les policiers de Saguenay et de Trois-Rivières ont remis, respectivement, 893 et 1142 contraventions à cet effet. Depuis le 1er juillet 2008, les policiers du Québec peuvent donner des contraventions de 115 $, qui s’accompagnent de trois points d’inaptitude, aux automobilistes et aux camionneurs pris à discuter au cellulaire, l’appareil en main.
En tenant compte de ces statistiques, les policiers de Lévis ont remis, en moyenne, une contravention pour cette infraction tous les 4,7 jours, depuis le 1er juillet 2008. Un chiffre qui peut sembler suprenant compte tenu que ce comportement demeure facilement visible sur les routes. à Saguenay et à Trois-Rivières, les policiers remplissent une moyenne supérieure à une contravention par jour pour cette même infraction au Code de la sécurité routière.
Le relationniste de la police de Lévis, éric Laliberté, a expliqué au Soleil que le service de police a décidé de prioriser la surveillance de la vitesse dans les quartiers résidentiels depuis les deux derniers étés et que, dans ce contexte, les cellulaires au volant ne représentent pas une priorité.
« Au cours de l’été, nos policiers ont donné 3000 tickets, dont une majorité pour la vitesse dans les quartiers, a indiqué M. Laliberté. On met les efforts ailleurs que sur les cellulaires. Surveiller la vitesse dans les quartiers, c’est la meilleure façon, selon nous, de protéger nos citoyens ».
L’explication de M. Laliberté rejoint celle qu’avait fournie le directeur du Service de police de Lévis, Jean-François Roy, lorsque Le Soleil l’avait appelé, en octobre 2009, pour commenter la faible performance de son service dans ce domaine. Entre le 1er juillet 2008 et le 1er juillet 2009, les policiers lévisiens avaient distribué un total de 60 contraventions pour une infraction touchant le cellulaire.
« Depuis plusieurs mois, nous avons dit que notre priorité à Lévis, c’était le respect des limites de vitesse dans les quartiers résidentiels », avait alors déclaré M. Roy, en octobre 2009. « Pour nous, les cellulaires, ce n’était pas une priorité ».
Les relationnistes des corps de police de Trois-Rivières et de Saguenay ont indiqué que leurs collègues patrouilleurs ont déjà effectué des opérations spéciales de surveillance des cellulaires au volant afin de prendre sur le fait les gens qui ne respectent pas cet article du Code de la sécurité routière.
« Je ne pourrais pas dire le nombre d’opérations que nous avons faites à cet effet, mais il nous est arrivé de faire ce type d’opération afin de vérifier en même temps le port de la ceinture de sécurité et le cellulaire au volant », a expliqué la porte-parole de la police Trois-Rivières, Carole Arbelot.
« Nous nous sommes en effet déjà installés sur des coins de rue pour vérifier les cellulaires au volant », a pour sa part ajouté Bruno Cormier, relationniste de la police de Saguenay. « Mais la majorité des gens qu’on prend sur le fait se font arrêter par les policiers alors qu’ils patrouillent dans les rues ».
Je me suis fait couper la route 2 fois cette semaine. 1 qui a passé droit devant sur la rouge et l’autre sur un virage à droite interdit. Les 2 fois par des personnes qui discutaient avec leur cellulaire. Donc chacun des 2 conducteurs avaient 2 infractions à leurs actifs. On a beau mettre les efforts ailleurs mais ma sécurité et celles des autres ne sont-elles pas aussi importantes ?