Source : Le Peuple Lévis
La pétrolière Ultramar est prête à investir 120 millions de dollars à ses installations de Montréal-Est et de Lévis pour raffiner du pétrole albertain si le projet d’inversion de l’oléoduc 9 est approuvé par les gouvernements.
Le président de la société Ultramar, Ross Bayus, a profité du passage du ministre fédéral des Ressources naturelles Joe Oliver, jeudi, à la raffinerie de Lévis, pour préciser les intentions de l’entreprise à l’égard des sables bitumineux de l’Ouest du pays.
« Nous sommes de plus en plus désavantagés avec une grande différence du prix du brut entre le pétrole de l’Ouest de celui du bassin de l’Atlantique. Il y a environ une différence de vingt dollars le baril, soit 12 cents le litre », soutient le président de Ultramar.
Ainsi, si le projet de Enbridge de renverser l’approvisionnement en pétrole sur la ligne 9 entre Sarnia et Montréal est approuvé, Ultramar a l’intention d’en faire profiter sa raffinerie de Lévis. M. Bayus dit qu’une fois le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta arrivé à Montréal sur cet oléoduc, Ultramar acheminerait à Lévis cette ressource brute, par bateau, pour la raffiner.
« Les raffineurs de l’Ontario ont déjà accès à cette ressource naturelle canadienne et c’est très important que le Québec soit dans le même terrain de jeu pour pas que l’on soit isolé », poursuit M. Bayus.
Investissement de 120 millions $
M. Bayus précise qu’un investissement de 120 millions de dollars est nécessaire, soit 100 millions au centre de distribution de Montréal-est et 20 millions à la raffinerie de Lévis. Les sommes serviront surtout à modifier les équipements d’entreposage et de chargement du brut pour les bateaux.
Il ignore les quantités précises de pétrole qui transiteraient sur la voie maritime entre Montréal et Lévis. Toutefois, Ultramar prévoit affréter deux navires d’une capacité de 300 000 barils qui navigueraient, trois ou quatre fois par semaine, sur le Saint-Laurent.
La pétrolière a choisi le transport maritime plutôt qu’un nouvel oléoduc, ayant tiré des leçons de son pipeline Saint-Laurent qui a nécessité six ans d’autorisations diverses et 400 millions de dollars.
« Urgence »
« Il y a une certaine urgence d’avoir accès à cette ressource-là. On commence à observer des changements sur les prix et il y une certaine urgence à faire ce projet », lance-t-il.
La raffinerie Jean-Gaulin va conserver sa capacité de production de 260 000 barils par jour. Par contre, environ 60% du brut proviendrait de l’ouest du Canada, alors que la totalité est importée de l’étranger présentement.
« On pense être en mesure de le faire pour l’été 2014, si le processus d’approbation de l’inversion de la ligne 9 va bien », prévoit-il. Aucun nouvel emploi ne serait créé ni à Montréal ni à Lévis, à l’exception de la période de construction. Cette visite de M. Bayus coïncidait également avec la mise en service progressive du pipeline Saint-Laurent qui relie la raffinerie Jean-Gaulin à ses installations de Montréal-Est.