Source : Le Soleil
Pendant que la Rive-Nord voit ses efforts verts stagner, la Ville de Lévis prévoit que la proportion de ses déchets qui obtiennent une deuxième vie passera bientôt à 60 %, soit 14 % de plus que la grande région de Québec.
Vous voulez voir un fonctionnaire municipal heureux? Cognez à la porte du bureau de Christian Paré, chef du Service des matières résiduelles à la Ville de Lévis.
La collecte des matières compostables continue de dépasser ses espérances, un an et demi après son instauration à la grandeur du territoire, et le nouvel écocentre permet aussi de détourner énormément de matière de l’incinérateur.
Si bien qu’au prochain bilan du Plan de gestion des matières résiduelles, Lévis aura dépassé 60 % de taux de diversion (proportion de déchets qui sont « valorisés »). Le plus récent bilan de la Rive-Nord, celui de 2011, indique un taux de diversion de 46 %.
Les Lévisiens envoient annuellement un peu plus de 12 000 tonnes de gazon, de restes de table et d’autres matières compostables au centre de son sous-traitant, Les Composts du Québec, à Saint-Henri.
Ces matières se transforment en 4000 tonnes de compost. Et d’un compost de très grande qualité, coté AA, note fièrement Christian Paré. « On voit que notre message de ne pas mettre aucun plastique dans le bac à compost a bien passé, constate M. Paré. Notre compost est tellement de bonne qualité qu’il n’est pas mélangé à celui venant d’ailleurs. » Avec la baisse du nombre de collectes de déchets, Lévis estime économiser 700 000 $ par année, une somme réinvestie dans la gestion des matières résiduelles.
Le 14 octobre, les citoyens pourront aller eux-mêmes pelleter leur compost et repartir avec quatre sacs, fruits de leurs efforts. Si cette distribution sera gratuite pour les citoyens, la Ville de Lévis, elle, aura acheté le compost (25 $ la tonne) après avoir payé une première fois pour faire traiter les matières compostables.
Aller en chercher plus
La Ville estime qu’elle pourrait chercher un 30 % supplémentaire de matières organiques qui « s’égare » encore dans le sac poubelle. Comme les boîtes de pizza ou les papiers usagés. Maintenant que la collecte des matières compostables est bien implantée chez les propriétaires de maisons unifamiliales, la Ville de Lévis ajoutera, à partir de l’an prochain, des collectes dans plusieurs écoles primaires, au cégep, dans des épiceries et dans des édifices du Mouvement Desjardins.
Si les citoyens disent être satisfaits du service, la ligne Info-Collecte de Lévis a reçu cet été 200 appels de citoyens qui se plaignaient d’être envahis par les mouches. Faut-il accuser le bac brun? « Ce n’était pas nécessairement relié au compostage, mais plutôt à la fréquence de la collecte des déchets », aux deux semaines, croit Christian Paré. Les vers blancs, qui deviennent des mouches, ne naissent pas dans le bac à compost, mais plutôt dans la poubelle, ajoute le biologiste de formation. « On en trouve quand les gens n’emballent pas bien la viande crue ou le poisson, dit-il. En plus, ça a été un été sec et chaud, propice pour les mouches. »
La Ville ne prend toutefois pas la situation à la légère, assure-t-il, et sera à l’affût l’été prochain.
« CHOIX INTELLIGENT »
« On se dit que c’est plus intelligent d’en bâtir une plus grosse maintenant que de devoir agrandir. » Le maire Régis Labeaume a fait siennes hier les explications de son conseiller responsable de l’environnement, Steeve Verret, quant au report dans la construction d’une usine de biométhanisation.
Hier, Le Soleil révélait que l’usine qui devait traiter les restes de table de tous les gens de Québec dès 2014 ne sera finalement pas en fonction avant 2015. Un report attribué en bonne partie à la décision d’y intégrer la biométhanisation des boues municipales. Ce changement oblige une usine plus grande et plus coûteuse que les 57 millions $ prévus.
« Ça implique des décisions sur l’ingénierie, l’architecture, tout ce qu’on doit prévoir pour la construction », a expliqué le maire, qui n’a pas encore « eu de nouvelles » de la révision du financement auprès du gouvernement.