Source : Le Soleil
Le propriétaire de l’immeuble abritant Le Corsaire a creusé des puits géothermiques sur les terrains de la Ville de Lévis. Maintenant, il veut acquérir le terrain pour régulariser sa situation. La microbrasserie est prise dans cet imbroglio.
Quand la Société en commandite Saint-Laurent a creusé les puits pour chauffer et climatiser l’ancien bureau de poste, elle ne savait pas qu’elle le faisait sur un terrain qui ne lui appartenait pas, a révélé mardi au conseil municipal le conseiller Jean-Claude Bouchard. « J’ai rencontré le propriétaire à l’époque, qui se disait : « Il faut qu’on régularise [la situation] pour des questions financières. » […] Le prêteur hypothécaire était un peu froid. » La Ville a accepté de vendre au coût de 100 000 $ une bande de terrain qui longeait le bâtiment et qui inclurait un espace pour installer une terrasse pour Le Corsaire.
Mais elle a posé des conditions. L’une d’elles, citée dans une fiche de prise de décision datant de décembre 2011, statue clairement que le propriétaire de l’immeuble doit s’engager à déménager son locataire dans l’aile nord et à aménager la terrasse extérieure. Alors la Ville légaliserait la terrasse.
Mais ces conditions n’ont pas été respectées et l’avocat Patrick Bédard est venu demander à Danielle Roy Marinelli si la vente serait résiliée. La mairesse a assuré que le terrain ne serait pas vendu d’ici le retour au travail des membres du conseil, en août. « C’est la seule assurance que je peux vous donner. »
Jean-Claude Bouchard a ajouté qu’il est toujours possible que la Ville et le propriétaire s’entendent pour la vente d’une plus petite parcelle afin de régulariser la situation des puits seulement.
Appui à la microbrasserie
Par ailleurs, le conseil municipal a été intraitable mardi, malgré la présence de nombreuses personnes venues en appui à la microbrasserie. La Ville, a répété la mairesse, n’investira pas un sou pour aider un commerce qui n’arrive pas à s’entendre avec le propriétaire de l’édifice dans lequel il loge. « Je ne vois pas pourquoi la Ville financerait Le Corsaire. Pensez-vous que la population de Lévis serait d’accord à payer des taxes pour qu’on aide un commerce? » a-t-elle répondu à Maxime Quessy, venu déposer une pétition totalisant 1361 noms.
étienne Chabot, ancien candidat indépendant aux élections municipales, a exprimé que c’est «gênant pour une ville comme Lévis, qui se targue d’être la ville de la coopération et on n’est même pas capable de garder une terrasse sur le bord du fleuve». D’autant, dit-il, que la Ville investit avec les gouvernements fédéral et provincial 20 millions $ pour le réaménagement du secteur de la Traverse.
Un des copropriétaires du Corsaire, Martin Vaillancourt, espère que la Ville reviendra sur sa décision et acceptera de tolérer la terrasse pour cet été, quitte à imposer un couvre-feu.
S’il admettait la semaine dernière être tenté de lorgner vers la Rive-Nord, Martin Vaillancourt continue tout de même de visiter des locaux à Lévis. « On garde espoir! » lance-t-il.