Article de Annie Morin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Lévis veut commencer dès 2013 la construction de voies réservées pour les autobus au centre du boulevard de la Rive-Sud. Un tronçon d’un peu moins d’un kilomètre, compris entre la rue Saint-Omer et le boulevard Alphonse-Desjardins, pourra être mis en chantier sans avoir à produire d’étude d’impact sur l’environnement.
Un appel d’offres a été publié le 25 novembre par la Société de transport de Lévis (STLévis) pour la réalisation d’études d’avant-projet visant l’implantation de voies d’autobus en mode axial (au centre de la chaussée).
Le mandat est large : reconstruction du boulevard de la Rive-Sud dans le secteur du Mouvement Desjardins avec couloir central réservé au transport en commun, aménagement de trottoirs et de zones d’attente pour les usagers, reconstruction d’aqueduc et d’égouts, reconfiguration de carrefours avec feux de circulation et traverses piétonnes sécurisées… Tant les aspects techniques que financiers devront être détaillés.
Comme le boulevard passera de quatre à six voies, il faut prévoir « l’acquisition d’emprise et le consultant retenu devra définir les besoins lors de la réalisation des études », lit-on. Les terrains en bordure appartiennent à Desjardins, qui investit 125 millions $ pour revitaliser son complexe immobilier.
C’est d’ailleurs pour se coordonner avec la fin de ces travaux, en 2013, que la STLévis ouvre la machine. « L’objectif, c’est d’arriver en même temps que Desjardins et la Ville de Lévis » pour éviter de prolonger un gros chantier et accommoder les 800 travailleurs qui s’ajouteront aux 5000 déjà présents, explique Jean-François Carrier, dg du transporteur urbain.
Totalisant 925 mètres, le projet de la STLévis n’est pas assujetti – de justesse – à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement.
Selon l’article 2 du Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement, cette procédure est obligatoire pour « la construction, la reconstruction ou l’élargissement, sur une longueur de plus de 1 km, d’une route ou autre infrastructure routière publique prévue pour 4 voies de circulation ou plus ou dont l’emprise possède une largeur moyenne de 35 m ou plus ».
Les voies axiales devraient s’étirer de la rue Suzor-Côté jusqu’au secteur des ponts, sur une distance d’environ 14 km. Deux kilomètres s’ajoutent dans l’ouest, dans le secteur de la rue du Pont à Saint-Nicolas, mais c’est le ministère des Transports qui en est maître d’oeuvre. La STLévis a donc dû plaider que la première portion était autosuffisante pour se soustraire au Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement. « Ça nous sauve 12 à 18 mois », estime M. Carrier.
Un tout
Depuis le début, son organisation parle du projet comme d’un tout. La facture globale est estimée à 300 millions $ pour 16 km de voies réservées devant être prêtes en 2016. Les autres tronçons sont d’ailleurs soumis à la procédure d’évaluation environnementale.Au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), la porte-parole Hélène Simard confirme que la STLévis est dispensée car « la nature de la plupart des aménagements des tronçons adjacents n’est pas connue. La STLévis ne sait pas encore s’il y aura ajout de voies et, si oui, si l’emprise de ces tronçons adjacents sera portée à une largeur qui dépasse 35 m. » Tout ajout qui dépasserait un kilomètre entraînerait une révision de la décision. Mme Simard précise également que les autorisations habituelles seront requises pour les travaux d’aqueduc et d’égout.