Source : Le Soleil
La crise de l’eau potable a des effets collatéraux à Lévis : pendant que les employés de la Ville s’affairent à alimenter 50 000 résidants de l’ouest de la ville, d’autres chantiers sont mis sur la glace et prennent du retard.
« C’est sûr qu’il y a du retard dans plusieurs projets », a commenté la mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli. Parce que depuis le début de la crise de l’approvisionnement en eau potable dans les quartiers de Charny, Sainte-Hélène-de-Breakeyville, Saint-Étienne, Saint-Rédempteur et Saint-Nicolas, plusieurs employés de la Ville ont été appelés à concentrer leurs énergies sur la recherche de solutions ou sur la réalisation des travaux sur le terrain, que ce soit le personnel des travaux publics, les cols bleus, les spécialistes en environnement ou les ingénieurs.
Selon les premiers calculs, les employés de la Ville ont effectué pour près de 60 000 $ d’heures supplémentaires directement reliées au dossier de l’eau.
« Même en temps normal, on a de la difficulté à faire avancer tous nos projets. Alors c’est sûr qu’avec un événement comme celui-là , il y a des retards. »
Ce sont des appels d’offres qui n’ont pas pu être lancés, des travaux routiers reportés, des installations de parc mis sur la glace ou encore des contrats accordés avant les vacances qui n’ont pas pu démarrer, identifie la mairesse.
Manque de temps
Le conseiller Jean-Claude Bouchard a reçu mardi, avec les autres membres du comité exécutif, un portrait général de la situation brossé par le directeur général de la Ville, Jean Dubé, et par le chef du service de l’ingénierie, Louis Audet. « On sait que ce sont des projets qui sont dans la machine, qui sont rendus aux appels d’offres ou même à l’ouverture de chantier et qu’on a retardés de quelques semaines », illustre-t-il.
Selon M. Bouchard, il est donc logique de penser que plusieurs contrats qui ont été octroyés au conseil municipal du 2 juillet n’ont pas beaucoup cheminé puisque les fonctionnaires n’ont pas eu le temps de s’y attarder.
Lors de cette séance, la Ville a donné plusieurs mandats. Par exemple, la rénovation de conduites d’aqueduc sur la rue Martineau pour un montant de 842 000 $, le remplacement de l’égout sanitaire de la rue Caron pour 1,7 million $ et la construction d’une passerelle d’acier au-dessus du ruisseau Terrebonne pour 275 000 $.
On a aussi décrété le début des travaux pour l’élimination d’un poste de pompage et pour le prolongement d’un collecteur d’égout sanitaire dans le secteur du chemin Olivier, à Saint-Nicolas. Des travaux d’entretien et de réfection de 322 000 $ au Centre culturel de Lévis avaient également reçu le feu vert. Sur la rue de la Martinière, la réfection du pont au dessus du ruisseau Lallemand sera complétée deux semaines plus tard que prévu, confirme Jean-Claude Bouchard.
Pas de données précises
Le service des communications de la Ville, lui-même inondé de demandes médiatiques depuis plus d’un mois, ne dispose pas de données précises sur les chantiers qui prennent du retard.
« Je n’ai pas de compilation. Il faudrait communiquer avec les responsables de chaque direction à la Ville pour savoir quels projets sont touchés et pour être honnête, ça ne ferait qu’accentuer le retard qu’on a déjà pris », a laissé tomber le directeur des communications de la Ville, Christian Brière.
Au plan administratif, on sait que le travail d’élaboration du programme triennal d’immobilisation (PTI), qui doit être ficelé pour cet automne, en souffre. Les rencontres de travail ne peuvent pas se faire au même rythme que d’habitude. L’ingénieur Louis Audet, qui siège au comité d’élaboration du programme, a été passablement occupé ces derniers temps. « Le PTI, on va le faire pareil, mais on est obligés de pédaler. On se rencontre sur l’heure du dîner et en dehors des heures normales pour essayer de rattraper ça », explique Christian Brière.