Source : Le Soleil
Lévis procédera bientôt à l’installation de détecteurs dans les six résidences du chemin du Fleuve susceptibles d’être infiltrées par des biogaz. Cette mesure devrait prévenir tout incident, le temps que les travaux de confinement des biogaz au parc du Rigolet soient exécutés.
Les autorités de la Ville de Lévis ont tenu une séance d’information hier soir pour dévoiler les mesures qu’elles entendent prendre pour régler le problème des biogaz émis par le parc du Rigolet. Cet espace vert qui faisait office de dépotoir jusque dans les années 70 accueillait aussi bien les déchets domestiques que les matériaux secs. Ce n’est que l’été dernier que les résidants du chemin du Fleuve ont appris que des biogaz pouvaient s’infiltrer dans les résidences.
Bien qu’on ait voulu se faire rassurant du côté de la Ville de Lévis, au moins un épisode a nécessité une intervention du service des incendies en octobre dernier. C’est pourquoi la Ville propose une série de mesures le temps de déterminer la meilleure façon de régler le problème.
Dans un premier temps, les six résidences les plus à risque d’être infiltrées par des biogaz seront équipées de détecteurs. En attendant l’installation des appareils, des techniciens assureront un suivi régulier. Les autres résidences du chemin du Fleuve jouxtant le parc du Rigolet seront visitées aux trois mois par des techniciens pour y effectuer des relevés.
« Si jamais un détecteur signale la présence de biogaz, la Ville installera un système de ventilation », a assuré Pierre Boulay, directeur adjoint environnement et infrastructures à la Ville de Lévis. « De même, si les techniciens relèvent des biogaz dans les autres résidences, des détecteurs seront installés. »
Ensuite, la Ville procédera au remplacement de la conduite d’égout du parc du Rigolet et des mesures de confinement des biogaz seront mises en oeuvre pour isoler les résidences. Une étude de la firme Genivar est en cours pour évaluer quelles mesures seraient les plus appropriées.
Réactions mitigées
Si ces mesures satisfont à court terme les résidants, ceux-ci préféreraient qu’on opte pour une solution plus définitive, soit l’enlèvement pur et simple des sols contaminés du parc du Rigolet.
« Je demande davantage que d’être rassurée », a réagi Marie-France DeBlois, chez qui les plus hauts taux de biogaz ont été détectés. « Je veux qu’on prenne des mesures environnementales pour qu’on puisse vivre dans un milieu sain.»
Même son de cloche chez les groupes environnementaux. « Ce qui est proposé est un minimum », a souligné Gaston Cadrin, président du GIRAM. « Des mesures permanentes doivent être prises pour éviter la migration des biogaz vers les maisons, mais aussi pour protéger l’eau du fleuve.»
Les citoyens mais surtout le GIRAM exagèrent les risques réels associés à la présence de biogaz, je comprend tout de même les citoyens d’êtres choqués d’apprendre qu’il y a eu de l’enfouissement de déchets derrière leurs résidences il y a 40 ans. Mais justement cela fait plus de 40 ans. Les biogaz sont générés par la décomposition anaérobique (sans oxygène) de la matière organique. Ces biogaz sont émis en grande quantité rapidement après leur enfouissement et diminuent ensuite graduellement pour n’être plus qu’une « trace » après 30 ans. La dangerosité était beaucoup plus présente il y a 30 ou 40 ans qu’aujourd’hui. Ces pratiques d’enfouissement de déchets ont eu lieu depuis le début de la colonisation le long du fleuve pour « gagner du terrain ». Le littoral lévisien est constitués de remblais d’un bout à l’autre de la Ville et est considéré comme contaminé en grande partie à cause de son lourd passé industriel. Et il n’y a pas que Lévis à être dans cette situation, MOntréal, Québec, Trois-Rivières pour n’en nommer que quelques unes sont toutes confrontées à ce triste héritage. Peut-on retirer tout ces sols contaminés? Oui mais nous devrons aussi déplacer ou démolir tout ce qui s’est construit sur ces sites et renaturaliser le tout. Bon chantier en perspective. Heureusement, que depuis plus de vingt ans de telles pratiques d’enfouissement n’ont plus lieux. Mais elles ont été monnaie courante depuis le XVIIIe siècle. CE qui nous fait un lourd passif!