Source : Média Matin Québec
Manifestement vexé par le silence des pétrolières, le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, entend déposer cet automne un projet de loi obligeant les détaillants à afficher le prix du marché établi par la Régie de l’énergie du Québec.
Ainsi, estime-t-il, parviendra-t-on à comprendre ce nouveau mystère de Québec voulant que les prix de l’essence y soient constamment plus élevés qu’ailleurs.
« Il n’y a pas de guerre de prix à Québec comparativement à Montréal », a d’abord signalé le ministre Béchard à son arrivée à la réunion hebdomadaire du conseil des ministres.
« Si les gens de Québec voyaient que, systématiquement, le prix minimum est de 0,97 $, mais qu’ils paient 1,07 $, 1,09 $ ou 1, 10 $, ils protesteraient, mettraient de la pression sur les pétrolières », a ajouté le ministre, toujours agacé de l’inaction des pétrolières.
Hier, le prix d’un litre d’essence ordinaire était de 97,4 $ à Montréal, mais se vendait toujours huit ou neuf cents de plus dans la région de la capitale. à Sherbrooke, soit encore plus loin de la raffinerie Ultramar de Lévis, on le vendait 1,01 $.
En juillet, à Québec, on payait jusqu’à 1,13 $ le litre, alors que le CAA estimait qu’il n’aurait pas dû dépasser 1,04 $ le litre. Depuis des semaines, le ministre Béchard presse les pétrolières d’expliquer la variation des prix. Un jour, ça grimpe de huit cents même si le prix du brut est invariable et qu’il n’y a pas de tornade ici ou là, mais, invariablement aussi, les pétrolières restent muettes. Sauf pour informer leurs actionnaires de profits mirobolants, tels ceux de Valero, propriétaire d’Ultramar…
« On n’a pas eu de collaboration de leur part jusqu’à maintenant, mais on va les forcer à le faire par un projet de loi cet automne », a insisté le ministre Béchard.
« De toute façon, a-t-il ajouté, sarcastique, elles le font déjà pour breffer leurs porte-parole quand ils vont à la télévision…»
Texte de Michel Hébert. Reproduit avec autorisation
Serais-ce que le ministre en a mare d’ultramar? (sans jeu de mot). Parce que nous, OUI.