Rabaska : la prochaine bataille à la fin août

Par | 15 juillet 2007 |

Article de Daphnée Dion-Viens. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Malgré un autre sondage d’opinion favorable au projet Rabaska, les opposants refusent toujours de ranger les armes. Un « véritable débat public » doit encore avoir lieu pour éclairer une population « mal informée », estiment-ils.

Toutefois, la « mobilisation nationale » promise à la suite du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) rendu public le 5 juillet attendra encore quelques semaines.

« Le dossier va être réactivé fin août début septembre », a indiqué hier le président du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), Gaston Cadrin. « Pour l’instant, on n’arrive pas à rencontrer les élus (à cause des vacances) et c’est plus difficile de mobiliser les gens pendant la saison estivale. »

Par ailleurs, M. Cadrin jongle avec l’idée de demander la tenue d’un sommet menant à l’élaboration d’un plan énergétique pour le Québec. « On ne sent pas que le gouvernement a fait une analyse des besoins énergétiques de la province, il n’y a aucune orientation », déplore-t-il.

La requête n’a encore rien de formel, puisque les groupes d’opposants doivent d’abord se concerter. « On a un mois devant nous pour peaufiner notre stratégie », avance M. Cadrin.

Méconnaissance
Peu surpris par les résultats du sondage UniMarketing-Le Soleil publié dans nos pages hier, le président du GIRAM y voit d’abord une méconnaissance du projet Rabaska.

« Les gens ne sont pas informés, affirme Gaston Cadrin. Ils ne connaissent que le discours du promoteur, qui mise sur l’aspect économique du projet. Mais savent-ils vraiment ce qu’est le gaz naturel liquéfié et les risques qu’il comporte ? Je ne pense pas. »

Les résultats du sondage indiquent que 56 % des gens interrogés appuient le projet Rabaska, contre 33 % d’opposants et 11 % d’indécis.

Ce coup de sonde a été réalisé les 11 et 12 juillet auprès de 500 personnes habitant Lévis, Beaumont et l’île d’Orléans. La marge d’erreur est de 4,4 %.

Parmi les gens interrogés, seulement 53 % connaissent les conclusions du rapport du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), plutôt favorable au projet.

Ce qui fait dire à M. Cadrin qu’un « véritable débat public » garde toute sa pertinence. « Le débat sur les besoins du Québec sur le plan énergétique n’a pas eu lieu. Ce sont des enjeux plus larges qui devront être débattus au cours des prochaines semaines », indique M. Cadrin.

Yves Saint-Laurent, porte-parole de l’organisation Rabat-Joie, souhaite aussi que le débat s’intensifie. Il se réjouit de savoir que 40 % des gens interrogés recommandent aux opposants d’intensifier leur lutte, alors que seulement 33 % désapprouve le projet Rabaska.

« Je le vois comme une tape dans le dos, dit-il. Les gens qui sont pour le projet vivent loin du site. Mais parmi eux, il y en a tout de même qui encouragent les gens qui auront à vivre à côté (du port méthanier) à continuer de se battre. »

La coalition Québec Vert Kyoto, l’Association pour la protection de l’environnement à Lévis (APPEL), l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique et le maire de Beaumont n’ont pas retourné les appels du Soleil hier.

Pro-Rabaska
Du côté des défenseurs du projet Rabaska, le mot « satisfaction » était sur toutes les lèvres.

« Si on répartit les indécis, on se rend compte que l’appui au projet se situe au-delà de 60 %, affirme Simon Poitras, porte-parole de Rabaska. Les résultats sont donc sensiblement les mêmes depuis les deux dernières années, si on compare avec la dizaine de sondages qui ont été publiés au cours de cette période. »

Christian Lévesque, député adéquiste de Lévis, se réjouit aussi de ces résultats. « Je suis agréablement surpris. Ces résultats envoient un signal clair au gouvernement pour qu’il aille de l’avant avec ce projet. Les gens veulent le projet pour les retombées économiques qu’il représente, c’est assez clair », tranche M. Lévesque.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Catégorie(s) : Industriel,  Transports
Mot(s)-clé(s) : ,

À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *