Usine de production d’eau potable à Lévis : plus chère de 1,3 million $

Par | 23 avril 2011 |

Article de Stéphanie Martin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

L’usine de production d’eau potable de l’arrondissement Desjardins, à Lévis, coûtera plus cher que prévu. Jusqu’à maintenant, la Ville a approuvé des dépenses supplémentaires de 1,3 million $.

Depuis le début des travaux, 196 ordres de changements ont été approuvés par le conseil municipal. Les 12 derniers ont été adoptés lundi soir à la séance du conseil. Deux d’entre eux représentaient à eux seuls un montant de près de 60 000 $.

Dans le premier cas, il faut installer un système de surpression d’eau qui n’avait pas été prévu dans les plans initiaux parce qu’on croyait que la pression du réseau de distribution serait suffisante, ce qui n’est finalement pas le cas. Cette portion coûtera 31 900 $.

Dans l’autre cas, ce sont des travaux de peinture qui ont dû être refaits ou modifiés pour utiliser de la peinture écologique, plus résistante à l’humidité ou plus épaisse, selon le cas. Le budget s’en verra augmenté de 27 230 $.

En tout, les modifications apportées au projet initial se chiffrent à précisément 1 322 613,68$. Pour l’administration de la mairesse Danielle Roy Marinelli, cela reste acceptable, dans la mesure où la Ville avait déjà prévu une marge de manoeuvre pour des dépassements de coût. « Nous avions alloué un montant équivalent à 5 % du budget pour les imprévus. On est encore dans les écarts prévus », a indiqué lundi soir le conseiller Jean-Claude Bouchard, responsable des dossiers environnementaux et de celui de l’eau.

En effet, la Ville avait planifié un coussin de 1,5 million $ avant taxes, soit 5 % du coût total du projet initial, qui s’élevait à 30,76 millions $. La réserve a été largement entamée, puisqu’une part de 4,3 % y a déjà été prélevée. Et « il est à prévoir que, d’ici la fin des travaux, d’autres ordres de changements aient à être analysés et, éventuellement, être approuvés», lit-on dans la fiche de prise de décision remise aux élus du comité exécutif pour approbation des nouveaux montants.

Malgré tout, Jean-Claude Bouchard reste confiant que le budget « imprévus » sera respecté. « Les travaux sont complétés à 99 % alors en ce qui concerne les avis de changements, il n’y en aura pratiquement plus », a quant à lui indiqué Christian Brière, directeur des communications à la Ville.

Lundi soir, au conseil, la tension est d’ailleurs montée d’un  cran au sujet de l’usine de traitement d’eau. Le chef d’Action Lévis, James Redmond, s’est présenté au micro pour signaler que la présence dans ce projet « d’une personne dont on a parlé dans les journaux » pouvait causer des inquiétudes chez les citoyens. Le conseiller Bouchard n’a pas du tout apprécié « l’allusion », qui visait l’ingénieur Gaétan Morin, de chez Roche, qui a été arrêté en février lors de l’opération Marteau pour une affaire de collusion à Boisbriand. M. Morin est chargé de projet à l’usine d’eau potable. C’est d’ailleurs son nom qui apparaît sur la liste des ordres de changements transmis aux élus et accompagnée d’une lettre justificative signée par l’ingénieure Annie Ponton.

« Je n’aime pas du tout votre allusion. Posez-la donc, votre question! » a lancé M. Bouchard à M. Redmond, qui s’est défendu d’avoir fait quelque allusion que ce soit. Les deux hommes se sont apostrophés à tour de rôle pendant quelques minutes avant que le jeu se calme un peu. « La Ville a fait toutes les vérifications nécessaires » pour s’assurer que le travail de M. Morin était fait dans les règles de l’art à Lévis, a martelé le conseiller Bouchard à la sortie de la séance.

La Ville a en effet décidé en mars de garder M. Morin à son poste, tout en lui retirant les responsabilités qui touchent les aspects financiers du projet. Il s’occupe maintenant uniquement de la portion technique.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

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