Article de Marc Saint-Pierre. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Le GIRAM déplore les choix désastreux de la Ville en matière d’aménagement du territoire
Après le Coq d’or de la Fédération des chambres de commerce, c’est plutôt un pot de cornichons complet qui été adjugé à l’administration Garon pour sa gestion en matière d’environnement et d’aménagement du territoire. Le trophée, de démérite cette fois, a été décerné au maire et son comité exécutif par le jury du GIRAM (Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu) à l’occasion du concours des prix Corniches et Cornichon 2005, hier. Beaumont, Saint-François-de-la rivière-du-Sud, Saint-Antoine-de-Tilly, Lévis également pour la nouvelle bibliothèque de Charny ont décroché des prix Corniches.
Mais après les fleurs, c’est le pot qui a échu à l’administration Garon, « pour un manque de vision, des choix irresponsables et une sensibilité anémique aux grands principes de développement urbain harmonieux », a précisé le président du jury, Michel Lessard. « L’abandon de plusieurs jardins de communautés à des promoteurs immobiliers, l’acceptation aveugle de projets de construction peu compatibles avec l’environnement physique et social, le refus de débats publics stimulant autour de certaines décisions administratives, la réponse cavalière et bougonne aux inquiétudes des citoyens dans plusieurs dossiers objets de constatation fondée, la négligence décisionnelle dans plusieurs projets d’aménagements pourtant retenus lors de l’exercice antérieur de planification stratégique : tout cela explique ce prix Cornichons », a ajouté le président du jury d’universitaires.
Propositions
À pareille date depuis trois ans, ces prix Corniches et Cornichons saluent les mérites, ou réprouvent le cas échéant, des projets d’architecture et d’aménagement réalisés sur la Rive-Sud. Les membres du GIRAM et le grand public sont invités à déposer des propositions, dont le jury dispose ensuite.En ce qui concerne l’administration Garon, il y eu une pluie de propositions. C’est-à-dire en l’occurrence, selon M. Lessard, les dossiers de l’îlot Saint-Gabriel, de l’invasion des jardins des Augustines, du Précieux-Sang et des Cistersiennes, de l’abandon au privé du vieux bureau de poste de la Traverse, de l’assentiment « désinvolte » au projet Rabaska, des appartements de la rue Saint-Laurent donnant quasiment dans la voie publique, d’autres de la rue Saint-Joseph, Bienville, implantés à contre-rue, le sort désastreux réservé aux entrées de la ville, le côté sombre du secteur de la Traverse, des déboisements sauvages à Saint-Romuald, etc.
« Notre territoire subit toutes les pressions et les convoitises des développeurs de la région de Québec. Le maire Jean Garon et son équipe ne semblent plus à la hauteur pour coordonner un développement harmonieux et engager Lévis-la-Neuve sur une voie d’avenir inscrite dans un développement durable équilibré, en complicité avec les fonctionnaires et citoyens », a souligné M. Lessard.
Une Corniche
Mais au moins la Ville de Lévis a-t-elle pu se racheter, cette fois pour la conception architecturale de la nouvelle bibliothèque du quartier Charny, un projet mis sur les rails par l’ancienne municipalité et réalisé l’administration Garon. Le jury a aussi accordé sa Corniche d’or du patrimoine pour le projet de centre communautaire de Beaumont, réalisé par l’administration de l’ancien maire Réal Lapiere, qui a donné du nerf à la revitalisation du centre historique de la municipalité.Ce sont des prix Corniches aménagement et environnement qu’on reçus ex aequo pour leur part les localité de Saint-Antoine-de-Tilly et de Saint-François. « Ce sont pas des entreprises privées qui revitalisent les vieux quartiers. Ce sont les administrations municipales qui créent en quelque sorte les conditions gagnantes, qui invitent ensuite les entreprises privées à s’y installer » a observé Clermont Bourget, géographe-urbaniste à l’école d’architecture de Laval et membre du jury.
Des prix Cornichons sont également allés à l’entreprise Les Condos du monastère, pour le « monstre de brique et de béton » qu’elle a construit sur la falaise de Lévis, face au Chteau Frontenac. Et à l’Hôtel-Dieu de Lévis pour le CPE qu’elle a érigé dans l’ancien verger des Augustines, rue Mont-Marie, dans le Vieux-Lévis.
Fin avril, la Ville de Lévis a décroché le coq d’or de la Ville de l’année au concours des Mercuriades 2005 de la revue Commerce et de la Fédération des chambres de commerces du Québec. Le prix lui a notamment été attribué en regard de la progression exponentielle de la valeur des permis de construire, trois fois supérieur à la moyenne québécoise, et des 3000 emplois nouveaux crées sur son territoire en 2005.
Les initiatives de l’administration Garon en vue de doter Lévis d’un réseau de parcs publics, en termes de politiques familiales et culturelles, d’information et de logements sociaux ont également été prises en compte.